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La confiance dans les médias et réseaux sociaux

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 17 janvier 2019 - 380 mots

PARIS

Médias. La dernière enquête annuelle du Cevipof (Sciences Po) montre une nouvelle baisse de la confiance des Français dans les médias.

Ils sont seulement 23 % (– 1 point) à faire « très confiance » ou « plutôt confiance » aux médias. Un chiffre à comparer au plébiscite (plus de 70 %) pour les hôpitaux, les petites et moyennes et entreprises, l’armée et la police. Seuls les réseaux sociaux (on y reviendra) et les partis politiques (9 % de confiance !) font moins bien.

Il faut naturellement prendre ces chiffres avec précaution, car les sondés ne répondent pas de la même façon selon la thématique de l’enquête. Ainsi, quand on les interroge spécifiquement sur les médias comme le fait le baromètre annuel Kantar pour le journal La Croix, les répondants ont une appréciation plus positive : 56 % font confiance à la radio, 52 % à la presse et 48 % à la télévision.

La nouveauté de l’enquête, par rapport à l’édition 2015 commentée dans ces colonnes à l’époque, est la prise en compte des réseaux sociaux, ces mêmes réseaux sociaux qui ne cessent de gagner des utilisateurs au détriment de la presse. On aurait pu en conclure que la confiance dans Facebook ou Twitter serait supérieure à la confiance dans les médias. Or c’est l’inverse : les réseaux sociaux n’obtiennent que 13 %.

Il y a là matière à réflexion pour les médias en général, même si tous les titres ne sont pas confrontés à un même degré à cette crise de confiance. Ainsi la presse spécialisée, et en particulier la presse artistique avec ses lecteurs plus éduqués que la moyenne, s’en tire mieux que ses confrères – sur le registre de la confiance tout du moins.

Face à la concurrence d’Internet et maintenant des réseaux sociaux, certains médias ont voulu en adopter les pratiques mortifères : l’émotion plutôt que la pensée, le commentaire facile plutôt que les faits, la caricature plutôt que l’analyse approfondie, le futile plutôt que l’essentiel, le manichéisme plutôt que la nuance. Ce faisant, courant après une audience qui recherche la distraction avant l’information, ils perdent en crédibilité. Et le comble est qu’ils n’en continuent pas moins à perdre des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs. Dans la crise structurelle que traversent les médias, il n’est pas facile de trouver le bon cap quand la boussole est déréglée.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°515 du 18 janvier 2019, avec le titre suivant : La confiance dans les médias et réseaux sociaux

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