Consolidation

Le 12e Palmarès des musées du Journal des Arts dresse un bilan attendu de la situation des musées en France. Le nombre de visiteurs est resté stable ou accuse une très légère baisse en 2014 par rapport à 2013, que ce soit pour le nombre total de visiteurs ou pour celui des visiteurs payants. Les grands musées nationaux parisiens, qui, à eux seuls, représentent près de la moitié des entrées en France, avaient déjà annoncé la tendance en indiquant une fréquentation plus ou moins équivalente à l’an dernier. Faut-il s’inquiéter de cette stagnation qui date déjà de 2013, après un mouvement ininterrompu de hausse ? Pas nécessairement. Les touristes internationaux, qui constituent une bonne part des visiteurs (en moyenne 40 %), ne sont pas venus plus nombreux en France l’an passé. La programmation des expositions temporaires a été du même niveau, on recense même un peu plus d’expositions avec publication d’un catalogue, même si les musées ont fortement réduit leurs dépenses dans ce domaine (– 8,5 %).

Au fond, l’appétence des Français pour leurs musées reste la même. Et il est fort probable que la prise en compte dans le Palmarès 2016 des nouveaux musées après une année complète d’ouverture (Musée Soulages à Rodez, Musée des Confluences à Lyon) ou de ceux qui viennent d’être rénovés (Musée Picasso) inversera vers le haut la courbe des entrées. Restent que les musées sont encore trop dépendants des expositions temporaires, comme cela est communément admis. En régions, s’il n’y avait pas les scolaires, les salles des collections permanentes seraient le plus souvent vides. Dans le même temps, on constate une affluence considérable dans les nouveaux musées de civilisation (MuCEM, Confluences), dont il y a sans doute des enseignements à tirer. Moins intimidants que les beaux-arts ou a fortiori que l’art contemporain, leurs expositions d’histoire, de science ou d’ethnologie utilisent massivement l’audiovisuel et une scénographie contextualisante. Avec la démocratisation du public, l’« événementialisation » des collections permanentes est le grand enjeu des dix prochaines années pour les musées d’art.