L’histoire initiatique de Bernard Plossu

On ne connaissait que les soixante images du livre au noir et blanc et au grain flou si identifiables, il en existait en fait bien plus, inconnues. Une trentaine a même été colorisée pour l’occasion selon une technique dite « de Fresson ».

Plossu expose aussi la série inédite du Retour au Mexique, de 1970, moins insouciante que la première, plus sociale, réalisée dans les faubourgs pauvres de la capitale. Lors de sa première errance mexicaine, entre 1965 et 1966, Bernard Plossu avait façonné comme un carnet de bord, empirique, autodidacte, intensément libre, allant du Chiapas aux frontières de l’État, rencontrant le dernier peuple maya, les Lacandons. Cinq ans plus tard, c’est davantage les conditions d’un reportage qui prévalent.

Dans un accrochage dense qui alterne les alignements à touche-touche et les saturations, « Les Voyages mexicains » se déroulent par thèmes depuis les nuits jusqu’aux marchés, en passant par la campagne, la ville et, bien entendu, la route. Certaines de ses images, comme celle de cette femme au chat, accroupie, dont la jupe laisse frissonner une dentelle de jupon, sont devenues des icônes du photographe. Besançon nous offre cette révision exhaustive, un beau voyage initiatique.