Les tribulations de la porcelaine bleu et blanc de Chine

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 20 mai 2009 - 404 mots

Apparues au XIVe siècle sous les Yuan, les porcelaines à décor bleu et blanc connaissent un succès international quasi continu jusqu’à la fin de la dynastie Qing en 1911.

Une innovation majeure de l’art de la céramique apparaît au XIVe siècle sous la dynastie des Yuan (1279-1368) : la porcelaine blanche à décor bleu va supplanter l’art sobre des Song (960-1279), sous l’impulsion des nouveaux dirigeants chinois mongols. Appliqué sous couverte, l’oxyde de cobalt, d’abord importé de Mésopotamie puis exploité en Chine, sert à peindre des motifs. Un répertoire décoratif nouveau (vagues, lotus, rinceaux de pivoines, dragons…) va alors alimenter des compositions très élaborées, ornant de grands plats dont certains sont envoyés vers l’Empire ottoman, au Proche et Moyen-Orient (Syrie, Iran).
Sous les Ming (1368-1644), les céramistes parviennent à mieux maîtriser la fabrication et réalisent de plus grandes pièces. Mais la possibilité pour les artistes céramistes d’imprimer une touche personnelle dans leur peinture, caractéristique de l’époque Yuan, va disparaître. L’uniformité devenant une vertu, les Ming imposent une standardisation des décors. À partir de la seconde moitié du xvie siècle, la porcelaine est moins assujettie aux contrôles, d’où une baisse de la qualité.

L’Europe, un nouveau marché
Avec les Qing (1644-1912), on observe un renouveau du répertoire des formes et un nouvel élan de créativité dans les décors « bleu blanc ». Le bleu saphir est d’une intensité particulière due à l’utilisation de cobalt pur de gisements différents. La fin des Ming-début de la dynastie Qing correspond une période dite de Transition (1620-1683) où les fabriques de céramiques de Jingdezhen, livrées à elles-mêmes en l’absence de contrôle impérial, cherchent de nouveaux débouchés commerciaux en Occident. Ainsi naissent de nouveaux décors compartimentés (motifs tréflés, de nuages, tulipes hiératiques, scènes de personnages…) et de nouvelles formes, tel le vase rouleau appelé aussi de son nom flamand « rollwagen », importé en Europe via la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.
En fonction de leur forme, de la teinte du blanc crémeux et de celle du bleu plus ou moins intense, du style décoratif et de la présence de marques impériales (pas toujours systématique selon les périodes), les spécialistes peuvent dater et évaluer une pièce de porcelaines « bleu blanc ».

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Cabinet Portier, www.portier-asianart.com

Compagnie de la Chine et des Indes, 39, avenue Friedland, Paris VIIIe, tél. 01 42 89 05 45

Galerie Bertrand de Lavergne, www.bertranddelavergne.com

Galerie Cédric Curien - Art asiatique, www.art-asiatique.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°614 du 1 juin 2009, avec le titre suivant : Les tribulations de la porcelaine bleu et blanc de Chine

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