Île de Vassivière

De jour comme de nuit

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 31 juillet 2007 - 390 mots

Aller à Vassivière tient du voyage initiatique. Sans exagérer. Le cadre y est exceptionnel et marque de façon indélébile tout visiteur.

Niché à quelques encablures du plateau de Millevaches, au sein d’une forêt dense, le lac artificiel de mille hectares du site de Vassivière joue de ses ambivalences. Il dépayse et procure un sentiment de solitude grisant tout en étant un site balnéaire familial, alliant plaisirs de la baignade, du pédalo et de la randonnée. Sur l’île de soixante-dix hectares s’élève le phare du centre d’art, pic conique signé des architectes Xavier Fabre et Aldo Rossi, adjacent à une longue nef qui conduit le regard dans l’eau. Née de l’utopie des années 1980 et de la volonté d’un homme, Dominique Marchès, la renommée de Vassivière a, depuis, largement dépassé les frontières. Depuis le passage de Guy Tortosa à sa tête entre 2001 et 2005, il est même devenu Centre international d’art et du paysage. Et cet été, la première exposition monographique du jeune Français Cyprien Gaillard devrait de nouveau opérer un dialogue entre les salles d’exposition, l’île et son parc-parcours de sculptures contemporaines.

La collection a en effet préfiguré l’implantation du centre sur le site dès 1983, suite à un premier symposium de sculpture dont il demeure quelques vestiges. Dans ce musée en plein air, les œuvres commandées à partir de 1985 y sont en parfaite harmonie avec le paysage lacustre : David Nash, Bernard Calet, Per Barclay, Andy Goldsworthy, Michelangelo Pistoletto, Jean Clareboudt ont créé ici des pièces uniques, valorisant sans commune mesure le territoire. Et il faut y revenir la nuit, lorsque l’île se met à clignoter et à communiquer avec les étoiles. Du bord de la rive, il faut voir s’allumer par intermittence les Graines de lumière semées par Erik Samakh, petits bijoux de technologie et de grâce « plantés » dans les arbres du rivage et alimentés par le soleil.

Si la visite libre de l’île retient plus facilement l’attention des visiteurs et offre des rencontres mémorables, il serait dommage de délaisser pour autant les espaces presque cisterciens du centre.

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Le restaurant de l’île, dans le centre d’art, propose une cuisine simple et savoureuse élaborée à partir des produits des producteurs locaux : un régal et une vue imprenable sur le lac. Et on ne saurait que trop conseiller de passer une nuit dans ce cadre reposant.

Informations pratiques

Centre international d’art et du paysage, Île de Vassivière, Beaumont-du-Lac (87). « Cyprien Gaillard », du 15 juillet au 21 octobre 2007, et « 2007 », du 2 juillet au 8 septembre 2007. Ouvert tous les jours de 11 h à 13 h et de 14 h à 19 h du 21 juin au 15 octobre, fermé le lundi. Tarifs : 3 € et 1 €. Tél. 05 55 69 27 27. Accès. Par le train : correspondance à Clermont-Ferrand, arrêt gare d’Eymoutiers. Par la route : A 20, sortie Limoges, direction Feytiat/Eymoutiers puis Beaumont-du-Lac, Lac de Vassivière.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°593 du 1 juillet 2007, avec le titre suivant : Île de Vassivière

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