Mise en examen du commissaire-priseur Claude Boisgirard dans l’affaire des cols rouges

Par Armelle Malvoisin · lejournaldesarts.fr

Le 6 mai 2011 - 463 mots

PARIS [06.05.11] Le commissaire-priseur Claude Boisgirard a été mis en examen pour recel de vols en bande organisée et d’association de malfaiteurs, dans l’affaire des commissionnaires de l’hôtel Drouot. Membre de l’autorité de régulation du marché de l’art, il a démissionné du Conseil des ventes volontaires. D’autres mises en examens de commissaires-priseurs seraient prévues dans les prochains jours.

Claude Boisgirard (71 ans), commissaire-priseur à Drouot et dirigeant de la société de ventes Boisgirard et Associés, a été placé en garde-à-vue le mardi 3 mai pour être interrogé par les policiers et gendarmes de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) dans le cadre de l’affaire des vols commis par les commissionnaires de l’hôtel Drouot. Un scandale qui avait éclaté fin 2009 et avait conduit à la mise en examen de plusieurs « cols rouges » et d’un premier commissaire-priseur, Éric Caudron, soupçonné d’écouler dans ses ventes la marchandise dérobée par les commissionnaires.

Claude Boisgirard a été mis en examen jeudi pour recel de vols en bande organisée et d’association de malfaiteurs. Il a été mis sous contrôle judiciaire. Il n’a plus le droit d’exercer. De surcroît, cet ancien président de la chambre nationale des commissaires-priseurs, chevalier de la légion d'honneur et franc-maçon, est un membre éminent du Conseil des ventes volontaires (CVV), l’autorité de régulation du marché de l’art. Lors de sa nomination par le Garde des Sceaux en 2005, il avait même été pressenti pour être élu à la présidence du CVV.

Sa mise en cause dans l’affaire Drouot porte un nouveau sérieux coup à la légitimité de cette institution, à l’heure où, en pleine réforme du marché de l’art, beaucoup hésitent à conférer davantage de pouvoirs au CVV. Le 26 avril, les sénateurs ont voté en faveur du maintien au sein du CVV de professionnels en exercice, en dépit d’une forte opposition gouvernementale. Suite à sa mise en examen, Claude Boisgirard qui n’a désormais plus le droit d’entrer en contact avec les membres du CVV, a aussitôt démissionné du conseil.

Diplômé commissaire-priseur en 1966, Claude Boisgirard a repris en 1969 l’étude que son père avait fondée en 1934 au cœur du quartier Drouot. Il a été rejoint il y a une dizaine d’années par sa fille, Isabelle Boisgirard, commissaire-priseur de la troisième génération. La maison Boisgirard existe aussi en Provence Alpes Côte d'Azur, à Nice depuis 2002. Après Éric Caudron (en décembre 2009) et Philippe Lartigue de la société de ventes Massol (le 3 février dernier), Claude Boisgirard est le troisième dirigeant de maison de ventes parisienne à être impliqué dans l’affaire des « cols rouges » de Drouot.

Et cela ne devrait pas s’arrêter là. D’autres mises en examen de commissaires-priseurs connus de la place de Paris pourraient intervenir dans les jours et semaines à venir.

Légende Photo

© A. Malvoisin

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque