Cassettes-vidéo

Un ton résolument grand public

Le Journal des Arts

Le 1 mai 1994 - 313 mots

Le visiteur qui sort d’une grande exposition peut aujourd’hui acheter en souvenir une cassette-vidéo. Les ventes ont beau être nettement en hausse, dans quelques années les cassettes seront concurrencées par les disques numériques.

PARIS - La cassette-vidéo réalisée à l’occasion de l’exposition Barnes s’est vendue à plus de 11 000 exemplaires. Du jamais-vu. L’exposition, il est vrai, avait bénéficié d’une promotion exceptionnelle, et la RMN avait trouvé pour l’occasion un slogan accrocheur : "Une vidéo qui vous expose ce que l’exposition ne vous montre pas". D’une manière générale, la demande n’a rien à voir avec celle des catalogues édités sur papier. Les meilleures ventes atteignent rarement 3 000 exemplaires, alors que les catalogues affichent un record à 170 000 exemplaires. Les musées et les rares éditeurs privés qui réalisent des cassettes-vidéo ont compris qu’ils avaient intérêt à prendre un ton résolument grand public, et à oublier les scénarios réservés à une élite d’amateurs éclairés. Par exemple "Citizen Barnes. Un rêve américain" s’attache non seulement aux chefs-d’œuvre exposés, mais aussi à la personnalité du collectionneur, aux bâtiments de sa fondation et même aux œuvres qui n’ont pas fait le voyage... « Egyptomania » est une sorte de mise en scène très hétéroclite sur l’influence de l’art égyptien et l’obsession de l’Égypte à travers le monde. On y découvre aussi bien les célèbres pyramides du Caire qu’un film publicitaire sur le savon de Cléopâtre, ou des extraits d’une superproduction hollywoodienne avec Elisabeth Taylor.

Tout laisse à penser que les cassettes-vidéo seront dans quelques années concurrencées par les disques numériques tels que CD-Rom ou CDI. En organisant, dès à présent, des réseaux de vente sur les lieux d’exposition, ou par le biais de catalogues de vente par correspondance, les professionnels, tels que la RMN, l’INA, Le Seuil ou Hatier, initient le public à l’audiovisuel en attendant de lui proposer des produits multimédias lorsque le marché existera.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°3 du 1 mai 1994, avec le titre suivant : Un ton résolument grand public

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