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41 peintures, 118 sculptures et 28 tapisseries réparties sur 60 m de long et 15 m de haut, voici en quelques chiffres la galerie d’Apollon, l’un des trésors du Musée du Louvre. Commanditée à la mort de Mazarin en 1661 par le roi Louis XIV, soucieux de s’assurer une image forte, la galerie ne fut achevée qu’en 1851, par le futur Napoléon III. Salle d’apparat bien plus que de réception, elle devint l’écrin des Diamants de la Couronne peu de temps après, et ce, jusqu’à sa fermeture pour travaux en 2001. À la veille de sa réouverture, Arte propose de découvrir les dessous de sa restauration à travers le film documentaire de Jérôme Prieur, Le Réveil d’Apollon. Ce dernier retrace, outre deux années du travail minutieux effectué par les restaurateurs, « l’histoire de la galerie comme “chantier” », de sa construction par Louis Le Vau et Charles Le Brun à sa première « restauration » orchestrée par Félix Duban. Désirant « échapper radicalement à toute forme de reportage », Jérôme Prieur a choisi de tourner en Super 16 mm et de privilégier les plans du décor, sublimés grâce à un travail technique remarquable – notamment sur l’éclairage –, comme le démontre la longue séquence en début de film, vision unique et détaillée des plafonds. Le cinéaste et écrivain livre ainsi un documentaire exceptionnel où se mêlent interventions de différents spécialistes et images « intimes » du chantier parvenant à conférer à un simple échafaudage une dimension esthétique. Si le documentaire fait la part belle à la forme, ce n’est en aucune façon aux dépens du fond, basé essentiellement sur les récits et analyses de divers spécialistes tels Geneviève Bresc, conservatrice chargée du département des Sculptures du Louvre, le professeur Bruno Foucart ou le passionné Philippe Beaussant, auteur de Louis XIV artiste (éd. Payot, 1999).