Simone Pheulpin

En autodidacte, elle a su développer une technique unique de superpositions de tissus assemblés par des épingles – véritable squelette de ses œuvres. Cette fascination pour le coton, à la fois brut et délicat, prend source dans sa région natale des Vosges, d’où provient son matériau. De ses sculptures se dégage une sublimation du réel : la finesse se transforme en densité, la légèreté en robustesse. L’ouvrage attire notre attention sur l’illusion et l’aspect changeant du tissu, dont les formes biomorphiques et géométriques envoûtent le spectateur. Roche, bois, os, corail ou mollusque s’imposent à notre imagination et constituent une ode à la création, à la vie. Alors que des vues d’ensemble de ses installations in situ accentuent ce dialogue harmonieux entre architecture et nature, des gros plans par ailleurs traduisent la complexité et la fragilité de ses surfaces, faites de fissures et de nœuds que l’on a envie de démêler. Cette invitation à toucher se poursuit jusque dans le choix du papier, tantôt rugueux, tantôt satiné, recréant ainsi les effets d’une rencontre sensorielle avec la matière.