Grand écran

« Pleine pâte »

Le Journal des Arts

Le 17 mars 2009 - 412 mots

Voir Van Gogh au plus près, mieux qu’on ne puisse l’approcher au musée, telle est l’ambition de Peter Knapp et François Bertrand, qui, en réalisant Moi, Van Gogh en Imax, tentent une lecture renouvelée de la vie et de l’œuvre du maître.

Dix centimètres carrés de toile sur mille mètres carrés d’écran donnent ainsi à voir l’obsession du peintre pour la lumière, les volutes tourmentées de ses coups de pinceaux, quand la caméra se perd dans les portraits de ses proches et les paysages de ses errances. Au-delà du simple examen de ses œuvres, le film retrace la vie de Van Gogh. Il évoque l’apport de son frère Théo, le marchand d’art avec lequel il échangea une abondante correspondance, ou encore les relations avec Gauguin, conflictuelles au point qu’un jour Van Gogh se coupe une oreille, épisode parmi les plus célèbres de l’histoire de l’art.

Mais le parti pris n’est pas de raconter l’homme fou tel que la légende s’y emploie invariablement. L’introspection permise par la voix off de l’artiste, interprété par le comédien Jacques Gamblin, fait évoluer par étapes le personnage pour mieux saisir sa fièvre créatrice. La folie s’en voit atténuée, d’autant plus que le réalisateur fait le choix d’introduire dans le récit du destin du peintre des scènes contemporaines jouées par Peter Knapp dans son propre rôle et l’actrice Hélène Seuzaret dans le rôle d’une conservatrice. Si les motivations de telles séquences sont peu claires, elles servent en creux à mettre en relief le personnage de Van Gogh.

Fou, mais de peinture avant tout. La courte décennie décrite ici, celle précédant sa mort, est alimentée de plus de sept cents tableaux. Le film s’ouvre sur la vente de son célèbre Portrait du docteur Gachet chez Christie’s en 1995, un événement qui fit de lui à l’époque le peintre aux œuvres les plus chères au monde.

Moi, Van Gogh, film de François Bertrand d’après une idée originale de Peter Knapp, France, 2007. Avec Hélène Seuzaret, Peter Knapp et la voix de Jacques Gamblin. Produit par Caméra Lucida et la Géode, durée : 37 minutes. Format : Imax.
Diffusion à la Géode, 26, avenue Corentin-Cariou, 75019 Paris. Du 25 mars au 7 avril : lundi et vendredi à 13h30 et 16h30 ; mardi et jeudi à 13h30, 16h30 et 20h30 ; mercredi et dimanche à 11h30, 13h30, 16h30 et 20h30 ; samedi à 11h30, 13h30 et 16h30. Tarif : 10,50 euros, réduit 9 euros, tél. 01 40 05 12 12, www.lageode.fr

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°299 du 20 mars 2009, avec le titre suivant : « Pleine pâte »

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