Pilloud, phénix fribourgeois

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 21 février 2016 - 239 mots

Peinture - Lorsqu’en 2011 Philippe Clerc chine son premier tableau d’Oswald Pilloud dans une brocante, il s’offre bien plus qu’une signature car, à dire vrai, le peintre fribourgeois, mort en 1946, est tombé depuis dans l’oubli.

Une anomalie que l’historien d’art et collectionneur s’emploie à réparer. Ses efforts sont récompensés, puisque le fruit de ses recherches paraît aujourd’hui aux éditions Pro Fribourg, sous la forme d’une première monographie. L’opuscule, bien documenté et parfaitement illustré, permet de renouer avec la vie et l’œuvre de cet élève de Ferdinand Hodler. Nécessaire, un premier essai biographique plante le décor d’un talent précoce qui devint ferblantier par nécessité avant de devenir peintre, et même photographe à la succession de son père. La formation fribourgeoise d’Oswald Pilloud est marquée par Ferdinand Hodler dont l’influence est manifeste. Elle lui valut d’ailleurs de recevoir un soufflet alors qu’il prenait la défense de son professeur. Rare témoignage écrit de leur estime réciproque, un plâtre signé Hodler et dédicacé à son ami, dont l’authenticité contestée est, ici, soutenue par Philippe Clerc. Deux autres auteurs ont contribué à la publication. Anne Philipona signe d’abord un essai sur l’enseignement du dessin professionnel à Fribourg, où enseigna longtemps Pilloud. Christophe Mauron exhume quant à lui l’aventure picturale du chalet du Revers, situé dans les Alpes bernoises. Pour mesurer la diversité de son talent, un détour par le Musée gruérien de Bulle (Suisse), qui lui consacre une rétrospective jusqu’au 14 août, s’impose.

Oswald Pilloud. Un lumineux coloriste, Pro Fribourg n° 189, 84 p., 25 francs suisses.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°688 du 1 mars 2016, avec le titre suivant : Pilloud, phénix fribourgeois

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