Podcast & Radio & TV

Ken Burns, Sarah Burns et David McMahon

« Nous avons voulu comprendre quel homme était Léonard de Vinci »

Par Pauline Bailly · L'ŒIL

Le 24 juin 2025 - 506 mots

Dans ce documentaire événement retraçant la vie de Léonard de Vinci, l’équipe du film a fait preuve d’inventivité pour se confronter aux mystères d’un mythe de la peinture et de la science.

Ce projet est différent de vos précédents films, comment est-il né ?

Ken Burns -  C’est la première fois que nous réalisons un film qui n’a pas pour sujet l’histoire des États-Unis. J’avais réalisé un documentaire sur Benjamin Franklin et, après un dîner avec l’auteur de sa biographie, qui a également écrit celle de Léonard de Vinci, nous nous sommes dit, après tout, pourquoi pas ?

Combien de temps de travail cela représente-t-il ?

Sarah burns -  Nous avons travaillé à plein temps sur le projet pendant trois ans, mais nous avions déjà filmé une vente aux enchères de 2017 à New York, ainsi que l’exposition au Louvre en 2019 où de nombreuses œuvres étaient réunies. Nous avions d’ailleurs eu la chance de filmer les œuvres dans le musée durant la nuit.

Comment avez-vous conçu l’esthétique du film ?

K. B. -  La construction narrative de ce documentaire est similaire à ce que nous avons fait par le passé. En revanche, concernant le style d’image, cela est très différent car nous n’avions bien évidemment pas de photographie de l’époque de Léonard. Nous avons dû réfléchir à trouver des modèles, des ambiances avec des split-screens [division de l’écran en plusieurs images] pour donner de la matière visuelle au projet.

S. B. - Une fois dépassées ces nouvelles contraintes, nous avons procédé comme à notre habitude, en réalisant de nombreuses recherches. Ici, il n’était pas question de faire une découverte sur la vie de Léonard. Des chercheurs ont déjà effectué ce travail pendant des années et, grâce à ces derniers, dont certains sont interviewés dans le film, nous avons rassemblé des éléments pour tenter de capturer l’essence de la personnalité de Léonard de Vinci.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?

K. B. -  C’est toujours le montage parce que nous collectons énormément de matière et il faut faire des choix, se demander comment mettre tout cela ensemble afin de servir l’histoire avec justesse. Tout repose sur l’image d’avant et celle d’après.

Comment avez-vous appréhendé un personnage aussi mythique ?

David Mcmahon -  Si un tel personnage peut sembler impressionnant de prime abord, la découverte de ses carnets nous permet d’entrevoir ses pensées : ses esquisses et notes sur la peinture, ses équations mathématiques, les croquis des machines, de sa jeunesse jusqu’à sa mort. Nous avons voulu comprendre quel homme était Léonard de Vinci. Ce qu’il en ressort, c’est qu’il était avant tout un homme très curieux doté d’un très grand sens de l’observation.

k. b.  - Pour rendre le personnage plus accessible, nous avons aussi donné la parole à des intervenants provenant d’autres domaines. Par exemple, en voyant les croquis du cinéaste Guillermo del Toro, on s’est demandé s’il n’avait pas quelque chose à dire sur Léonard de Vinci, et en effet une fois lancé sur le sujet, il ne s’arrêtait plus de parler ! Il a fallu le stopper pour qu’il garde des choses à dire pour notre documentaire !

À voir
Ken Burns, Sarah Burns et David McMahon, « Léonard de Vinci, l’art et l’expérience, »
2024, États-Unis, série documentaire 2 x 52 min, disponible sur Arte.tv, jusqu’au 17 juillet.

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°787 du 1 juillet 2025, avec le titre suivant : « Nous avons voulu comprendre quel homme était Léonard de Vinci »

Tous les articles dans Médias

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque