Les petits pois sont verts

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 11 février 2015 - 230 mots

Yves Laloy (1920-1999) est sorti de son quasi-anonymat en 2003, lorsqu’Aube Elléouët, la fille d’André Breton, fait don au Musée des beaux-arts de Rennes d’un tableau que détenait son père et qu’il avait reproduit dans la seconde édition de l’ouvrage Le Surréalisme et la peinture (éd. Gallimard).

Un an après, le musée lui consacrait une rétrospective. Sa notoriété peine cependant à croître. Le manque apparent d’unité de son œuvre ne facilite pas sa reconnaissance. Le tableau d’André Breton n’est que l’une des directions de son travail, duquel émerge cependant un vaste ensemble constitué d’une peinture géométrique abstraite qui use beaucoup de la répétition des formes. Architecte de formation, Laloy dessinait ses formes à l’équerre et au T, puis appliquait la couleur sans grande inventivité. Il en ressort une certaine sécheresse. Certaines œuvres affichent des jeux de mots qui les rattachent au surréalisme, bien que l’artiste, à la biographie singulière (elle mériterait presque un livre), n’ait jamais revendiqué son appartenance au mouvement.

L’histoire de ce catalogue raisonné emprunte un parcours des plus classiques. Son auteure, Suzanne Nouhaud-Duco, une élève de l’historien de l’art Serge Lemoine, a rédigé sa thèse sur l’artiste avant de se lancer dans ce recensement qui comporte 394 numéros. Un exercice difficile car l’artiste datait rarement ses toiles. Le format du catalogue est moins banal : mis à part 55 peintures représentatives, le catalogue figure dans un CD-Rom.

Suzanne Nouhaud-Duco, Catalogue raisonné de l’œuvre d’Yves Laloy, éd. Skira, 148 pages, 42 €.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°429 du 13 février 2015, avec le titre suivant : Les petits pois sont verts

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