Les dessins érotiques de Turner

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 22 novembre 2016 - 243 mots

Enquête - Pour beaucoup, Alain Jaubert, c’est une voix, celle de Palettes, série de documentaires sur la peinture diffusée à la télévision dans les années 1990.

Pour d’autres, c’est un romancier, auteur du Val Paradis, Goncourt du premier roman en 2005. Pour les éditions Cohen&Cohen, l’auteur producteur et réalisateur a coiffé sa casquette d’enquêteur afin de mettre à jour le mystère de l’œuvre érotique de Joseph Mallord William Turner, peintre sur lequel Jaubert a réalisé un documentaire en 2010. Si quelques dessins ont déjà été dévoilés lors d’expositions, cette production reste encore frappée du sceau du secret, comme elle le fut au XIXe siècle, lorsque John Ruskin, exécuteur testamentaire de l’artiste, décida de faire disparaître cette œuvre licencieuse pour préserver la moralité de Turner – et la sienne. Selon Frank Harris, personnage aussi « romanesque » et « flamboyant » que le furent Turner et Ruskin, les dessins (et peintures) auraient été brûlés par le critique d’art anglais avec la complicité du directeur de la National Gallery. Pourtant, cent huit dessins subsistent aujourd’hui. Ont-ils échappé à la vigilance de Ruskin ? Ou celui-ci a-t-il voulu en préserver certains ? En fin limier, Alain Jaubert mène l’enquête à la manière d’un documentaire, pas à pas, présentant de manière pédagogique les protagonistes de l’enquête (Turner, le legs, Ruskin, Frank Harris…), relevant les indices et étayant les hypothèses, aidé pour cela d’une riche iconographie reproduite avec la qualité d’impression qui fait désormais la réputation de l’éditeur.

A lire

Alain Jaubert, J. M. W. Turner, Les Carnets secrets, Cohen&Cohen, 288 p., 230 ill., 65 €

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°696 du 1 décembre 2016, avec le titre suivant : Les dessins érotiques de Turner

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