Les cavernes de Niaux

Le Journal des Arts

Le 1 mai 1995 - 383 mots

Niaux offre un ensemble de peintures qui ne peut être comparé qu’avec ceux de Lascaux et d’Altamira. Dans cette monographie exhaustive, l’auteur retrace la découverte, l’historique des travaux scientifiques et la difficile conservation de la grotte.

Les cavernes de Niaux concrétise vingt-quatre années de travail sur les Magdaléniens d’il y a 14 ou 15 000 ans. Jean Clottes, conservateur général du Patrimoine au ministère de la Culture, président du Comité international d’art rupestre, gère ce patrimoine, dirige le comité scientique et suit les recherches en cours. Sa découverte du réseau Castres, en 1970, marque le début des recherches modernes dans la grotte. L’étude s’est faite en 1971-1972, puis en 1988 et 1990.

Les connaissances évoluent vite, grâce aux moyens d’investigation dont on dispose aujourd’hui : la trace si mince, presque effacée des peintures, devient à nouveau lisible en lumière ultra-violette ; la détermination des pigments préhistoriques et les datations par accélérateur sont d’extraordinaires révélateurs. Les dates obtenues placent ces peintures dans le Magdalénien final. L’hypothèse de Leroi-Gourhan "d’un ensemble homogène de peintures rapidement réalisé au Magdalénien moyen" n’a pas été vérifiée. Jean Clottes estime que l’ensemble de Niaux s’est constitué au cours "d’une longue période, qui peut aller de quelques siècles à un millénaire ou un peu plus".

Conserver ce patrimoine
Les hommes sont responsables de nombreuses dégradations : graffitis, piétinement des gravures au sol, travaux des premiers préhistoriens qui n’ont pas hésité à creuser de larges tranchées. Une caverne est un milieu soumis à des changements naturels multiples ; elle est aujourd’hui sous surveillance scientifique étroite.

Un laboratoire souterrain a été installé dans le Salon noir. En 1978, des représentations ont été dégradées ou détruites par les ruissellements d’eau sur certaines peintures. Il reste peu de pigments, même sur les peintures les mieux conservées. Pour constituter des archives complètes, un relevé photographique des œuvres du Salon noir et des galeries a été réalisé en 1980 et 1983, sous la codirection de Jean Clottes et de Denis Vialou.
 
Par le texte et par l’illustration, ce livre tout en étant un ouvrage scientifique, s’adresse à une large audience et forme un ensemble avec le fac-similé du Parc pyrénéen.

Jean Clottes. Les cavernes de Niaux. Art préhistorique en Ariège. collection "Arts rupestres", 180 p., 181 photographies, cartes, schémas et dessins. Éditions du Seuil, 390 F

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Les cavernes de Niaux

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