Le Versailles de Louis XIV, un palais pour la sculpture, Alexandre Maral,

La sculpture à Versailles, un opus tout sauf lapidaire

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 16 décembre 2013 - 342 mots

Il ne faut pas se fier aux apparences. Malgré ses nombreuses illustrations et son sujet accrocheur, l’opus d’Alexandre Maral n’est pas un énième beau livre sur Versailles ; mais une étude très approfondie.

Le conservateur, chargé des sculptures de Versailles, n’en est d’ailleurs pas à son galop d’essai. Il s’est déjà taillé une réputation d’érudit en signant des ouvrages de référence, notamment sur la chapelle royale. Ce nouveau projet consacré à la sculpture à Versailles sous le règne du Roi Soleil fait montre de la même science et affiche également l’ambition de s’imposer comme un incontournable. L’historien de l’art François Souchal, auteur d’une précédente somme sur le sujet, estime d’ailleurs dans son avant-propos qu’il « n’est pas exagéré de proclamer que le nouvel ouvrage d’Alexandre Maral fera date ». On est tenté de le croire car, vingt ans après la dernière étude exhaustive sur ce corpus, le livre apporte un éclairage nouveau sur la paternité de certaines œuvres ainsi que sur l’influence exercée par les divers protagonistes de ce chantier titanesque.

L’auteur dresse tout d’abord le panorama des forces en présence : les artistes, bien sûr, mais aussi les maîtres d’œuvre et d’ouvrage, sans oublier le monarque, dont les orientations iconographiques ont façonné cette entreprise hors norme. Extraordinaire même, puisque « de pierre, de plomb, de porphyre, de marbre et de bronze, le patrimoine sculpté constitué en quatre décennies, entre 1665 et 1715, et légué par Louis XIV comportait plus de deux milliers d’œuvres ». Le conservateur retrace les étapes successives de cette commande publique, dépeignant en filigrane les enjeux pour la reconnaissance d’une école française « dotée d’un génie propre ». Une analyse pointue, menée descriptions et archives à l’appui. Car, il ne faut pas l’oublier, le conservateur possède une solide formation d’archiviste. Chaque étape du chantier est largement documentée, permettant de comprendre l’évolution du projet ainsi que la réception des œuvres. Outre les sources historiographiques, des témoignages et textes d’illustres contemporains émaillent le récit. Savant sans être pédant, l’ouvrage, qui passionnera les spécialistes, se révèle cependant ardu pour le néophyte.

Le Versailles de Louis XIV, un palais pour la sculpture,

Alexandre Maral, Faton, 340 p., 275 ill., 78 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°664 du 1 janvier 2014, avec le titre suivant : <em>Le Versailles de Louis XIV, un palais pour la sculpture</em>, Alexandre Maral,

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