Le rendez-vous de Venise

Par Adrien Goetz · L'ŒIL

Le 1 octobre 2003 - 279 mots

Philippe Beaussant, biographe de Couperin (Fayard, 1980) et de Lully (Gallimard, 1992), n’est pas seulement l’un des meilleurs historiens actuels de la musique baroque, auteur de Versailles Opéra (Gallimard, 1981) et d’un passionnant Louis XIV artiste (Payot, 1998). Il renoue aujourd’hui avec la veine de ses premiers romans, Le Biographe et L’Archéologue et retrouve le style de ce qui reste, jusqu’à ce jour, son ouvrage le plus émouvant, Héloïse (Gallimard, 1993). Dans Héloïse, il avait peint la vie d’une jeune fille à la veille de la Révolution, qui semblait échappée du monde de Jean-Jacques Rousseau. Le héros de ce Rendez-vous de Venise est un historien de l’art actuel, passionné d’attributions et qui a la douce manie d’attribuer aussi, à des artistes célèbres, les visages des passants qu’il croise dans la rue. Son neveu, qui après sa mort hérite de sa maison, découvre le carnet secret où son oncle a noté, parmi les fiches sur Bellini, Tiepolo ou Titien, le récit de ses promenades dans les églises, au musée de l’Accademia, avec une mystérieuse Judith. Le récit de leurs extases érudites mériterait d’être cité in extenso. Nul doute que le simple début en réjouira tous les amateurs, sans rien dévoiler de la fin, inattendue, de cette romance d’historiens de l’art : « Je disais “Carpaccio !” Elle criait “Oui !” “Masaccio !” – Oui, oui ! Delacroix ! – Oui ! Fragonard ! – Ouais ! Claude Monet ! – Bof ! et redoublait son rire pour souligner la provocation de ce “Bof” sacrilège. » Sans conteste, un roman de la rentrée qui ravira les lecteurs de L’Œil !

Philippe Beaussant, Le Rendez-vous de Venise, Fayard, 2003, 210 p., 14 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°551 du 1 octobre 2003, avec le titre suivant : Le rendez-vous de Venise

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