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Le phénomène Joconde

Ce nouvel ouvrage électronique sur la postérité du célèbre portrait se veut d’abord un livre

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 16 octobre 2012 - 407 mots

Les livres multimédias sur l’art pour tablettes numériques se comptent encore sur les doigts d’une main. Voilà pourquoi cet ouvrage électronique sur la Joconde fait figure de pionnier.

Contrairement aux catalogues électroniques édités par la Réunion des musées nationaux par exemple, il ne s’agit pas de l’adaptation d’une version papier. La jeune maison d’édition qui s’est lancée dans cette aventure a conçu un livre uniquement pour tablette, en l’occurrence pour iPad. « C’est d’abord un livre », revendique Philippe Cossé, le directeur des Éditions du nuage. En l’occurrence, un livre sur la Joconde en tant que phénomène. L’œuvre pour elle-même n’est étudiée que dans un seul chapitre. L’auteure, l’historienne de l’art Cécile Godefroy, s’est surtout intéressée à la rançon de sa notoriété planétaire : sa postérité artistique et notamment les multiples détournements que le portrait a inspirés, son vol en 1911 par Vincenzo Perugia, les précautions prises pendant la guerre pour la protéger, son exposition itinérante aux États-Unis, au Japon et à Moscou.

Si chapitres et texte tissent le fil conducteur de ce « beau livre numérique », les nombreuses images fixes et animées en font tout l’intérêt. L’éditeur a ainsi déniché un très pittoresque documentaire télévisuel de 1957 sur la restauration de la Joconde, présenté par Jean-Marie Drot. Outre le zoom ou les effets de morphing, le numérique permet la multiplication des illustrations sous forme de liens, là où un livre papier, qui n’offre par nature qu’un seul niveau de lecture, se révèlerait vite un album d’images peu maniable. Pour le dire autrement, chaque développement du texte est éclairé par une image, sans que l’image prenne le pas sur le texte. Ce rapport texte/image, scénarisé par le duo de graphistes José Albergaria et Rik Bas Backer, ressemble dans le principe à celui des journaux qui éditent des versions enrichies, la mise en page magazine en moins. Le lecteur peut cependant entrer dans le livre par les illustrations, à l’aide d’un index.

Mise à jour
On regrettera toutefois que l’éditeur n’ait pas développé toutes les « élucubrations » sur l’identité du modèle ni, faute de temps selon l’éditeur, évoqué la « Joconde d’Isleworth » que ses promoteurs attribuent à Léonard de Vinci. Mais, « promis », il y aura une mise à jour – un autre avantage des livres électroniques. Pour l’heure, La Joconde, un portrait vivant est téléchargeable, non pas dans l’iBookstore d’Apple mais en tant qu’applicationvia l’« App Store », au prix de 14,99 euros.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°377 du 19 octobre 2012, avec le titre suivant : Le phénomène Joconde

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