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L’Art faber se déploie

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 26 septembre 2023 - 344 mots

Dans leur Petit traité sur l’Art faber, les deux éminents universitaires Lourdes Arizpe et Jérôme Duval-Hamel posaient en mai 2022 les enjeux de ce vocable, à la base de leur collectif.

Ce regroupement de professeurs d’université en droit ou en économie, notamment de Paris-Panthéon-Assas, entend faire dialoguer économie et art. « Nombreux sont les artistes (peintres, écrivains, musiciens, photographes, cinéastes…) qui s’intéressent aux mondes du travail, de l’entreprise, et plus largement aux mondes économiques créés par l’Homo faber, cet homme qui fabrique et commerce », soulignent-ils. « Leurs œuvres appartiennent à l’histoire des arts. Rassemblées, elles forment de l’Art faber, et leur appréhension est une invitation à une lecture renouvelée de l’économie et de l’art. » L’édition de ce petit traité avec Actes Sud a marqué les débuts d’une collaboration du collectif avec la maison d’édition arlésienne, qui s’est scellée par la création de la Collection Actes Sud/Art faber. La parution en septembre du premier numéro des Cahiers de l’Art faber puis celle, en octobre, du Spicilège beaux-arts de l’Art faber inaugurent deux pans complémentaires de cette collection : le premier dévolu à l’art contemporain, le second, au patrimoine. La Fabrique des animaux, choisi pour titre et thème du première numéro des Cahiers de l’Art faber, pose le principe qui prévaudra pour les prochaines publications : s’interroger sur une activité économique à partir du travail d’un ou plusieurs artistes. Les séries « Bestiaux » et « Chevaux » de Yann Arthus-Bertrand, par exemple, développent ainsi en pleines pages les liens unissant éleveur et animal. Entretien avec le photographe et textes courts d’un économiste, d’un juriste, d’un historien et d’un communicant analysent de manière claire et synthétique différents aspects du sujet, tels que la domestication de l’animal, son statut juridique, la sélection des races, la recherche croissante de rendement en matière d’élevage ou l’évolution actuelle de la relation humain-animal. Tout autre est le format du Spicilège beaux-arts. Comme son nom l’indique, c’est un recueil d’œuvres d’art qui, de l’Antiquité à nos jours, traitent des activités économiques et sociales de leur époque. Une sélection d’œuvres célèbres ou oubliées qu’éclairent des analyses inédites et instructives.

« Petit Traité de l’Art faber »,
Lourdes Arizpe et Jérôme Duval-Hamel, Actes Sud, 160 p., 15 €.
« La Fabrique des animaux »,
premier numéro des« Cahiers de l’Art faber, » coédition Actes Sud/Art faber, 128 p., 15 €.
« Spicilège Beaux-Arts de l’Art faber. Quand les beaux-arts et les mondes économiques se rencontrent »,
coédition Actes Sud/Art faber, 528 p., 39 €.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°768 du 1 octobre 2023, avec le titre suivant : L’Art faber se déploie

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