L’architecture de la ville

Par Manou Farine · L'ŒIL

Le 1 mai 2002 - 242 mots

Après bien des années d’absence en langue française, l’indispensable et désormais classique ouvrage d’Aldo Rossi (1931-1997) revient enfin dans une nouvelle traduction, renouant au plus près avec l’édition originale de 1966. Posant un regard critique et limpide sur la modernité et son triomphe sans partage, Rossi fixe avec cet essai les fondements d’une théorie urbaine qui allait faire date et s’épanouir dans les années 70 autour du mouvement néo-réaliste italien de la Tendenzà, aux côtés de Vittorio Gregotti, Franco Purini, ou  Manfredo Tafuri. Rompant avec une logique positiviste et fonctionnaliste, l’architecte y expérimente la ville comme « objet construit, architecture totale », matière vivante chargée de valeurs symboliques. L’architecture est rétablie comme discours et ordre à l’autonomie relative. Elle se libère des seules contraintes techniques et économiques pour revenir au premier plan dans le contexte urbain et la réflexion qui l’accompagne. Pour ce faire, Rossi met en avant les notions de type et de composition, moteurs de la structure morphologique de la ville à laquelle il accorde un principe de permanence en opposition à une vision positiviste de l’histoire. Restaurant ainsi l’interdépendance de l’architecture et de la ville, l’ouvrage n’a rien perdu de sa densité et de sa pertinence par l’analyse des formes, contenus et règles de la construction urbaine et fait encore référence pour qui s’intéresse aux choses de l’architecture et à la culture post-moderne.

- Aldo Rossi, L’architecture de la ville, Aldo Rossi, éd. in folio, 256 p., 21,50 e.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°536 du 1 mai 2002, avec le titre suivant : L’architecture de la ville

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