L’Angélus, La Chambre d’ivoire

L'ŒIL

Le 1 juillet 2001 - 177 mots

Publié une première fois en 1989, ce court roman est ici joint à deux autres, L’Angélus et L’Ecrivain Sirieix, pour former une sorte de triptyque sur la création artistique. Variations bien sombres en vérité que celles de ces hommes confrontés à une dérive de l’être, à un mal-être qui finira par les engloutir. Dans La Chambre d’ivoire, la volonté créatrice, en tous points confondue à celle d’exister, s’étiole, et finalement,
se brise, à l’ombre d’un amour trop fort, celui de deux frères. La peinture ne peut que jouer le rôle misérable de révélateur de cette solitude infinie, ce qui ne l’empêche pas de remporter de beaux succès en société. La description de la collusion entre l’artiste et le critique d’art, qui n’est autre que son épouse, l’un construisant la renommée de l’autre  et réciproquement, est d’ailleurs édifiante. L’art une fois détruit, la vie s’en va, se fondant dans une inertie proche du néant ou basculant franchement dans la mort.

- Richard Millet, L’Angélus, La Chambre d’ivoire, L’Ecrivain Sirieix, éd. Gallimard Folio, 278 p., 32,50 F, ISBN 2-07-041298-9.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°528 du 1 juillet 2001, avec le titre suivant : L’Angélus, La Chambre d’ivoire

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