La Vierge maculée

L'ŒIL

Le 1 avril 2004 - 218 mots

Thomas Schlesser, collaborateur de L’Œil, affirme son talent dans un roman historique au rythme bondissant, dont les personnages principaux sont des œuvres d’art. Dans la France du XVIIe siècle,
sur une toile de fond qui rappelle subtilement Dumas, il imagine l’apparition de mystérieux tableaux qui mettent en scène la Vierge dans des situations scabreuses. Le pinceau de Lucifer montre la mère de Dieu plus délurée que Marion Delorme. Le métier parfait de ces peintures rappelle celui de Simon Vouet ou de Poussin, mais leurs sujets, qui joignent l’obscénité au sacrilège, provoquent à la cour un émoi général. Un Richelieu sans mousquetaires à ses trousses – mais qui aurait lu les travaux de Michel Carmona, son meilleur biographe –, un marquis de Cinq-Mars échappé du roman d’Alfred de Vigny, un Cyrano de Bergerac sorti tout droit de Rostand entourent le héros, Lesquerol, lancé dans une poursuite frénétique. Du Louvre aux souterrains de Paris, des communautés huguenotes aux bals parés de la cour, chaque chapitre se conclut par un rebondissement imprévisible. Le roman-feuilleton, dans la saine lignée de Paul Féval et de Gaston Leroux, renaîtrait-il enfin de ses cendres ? On a envie de lire très vite les prochaines aventures de ce Rouletabille du Grand Siècle.

Thomas Schlesser, La Vierge maculée, roman, éditions point de mire, 2004, 248 p., 20,50 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°557 du 1 avril 2004, avec le titre suivant : La Vierge maculée

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