La dernière note d'’Einstein on the beach

L'ŒIL

Le 18 mai 2012 - 427 mots

Ce mois-ci sort Einstein on the Beach, le livre de l’opéra culte qui a lancé la carrière mondiale de ses auteurs : Philip Glass et Robert Wilson.

Trois représentations, un coût de 750 000 euros, la ville de Montpellier s’est offert en mars l’opéra légendaire Einstein on the Beach, écrit et mis en musique par Philip Glass, mis en scène et dirigé par Robert Wilson. Outre des histoires de gros sous à l’américaine et des regrets à la française – il n’y aura pas de représentation à Paris –, l’opéra, chef-d’œuvre de musique répétitive, de chorégraphie, de poésie et de mise en scène, se décline en disque, en DVD (pour la représentation de 1984) et, désormais, en livre.

Un personnage séminal du XXe
Le coût élevé se justifie par la volonté de perfection de Robert Wilson qui présente, selon ses propres mots, la dernière représentation du chef-d’œuvre du vivant des deux créateurs [l’opéra sera joué à Toronto, à Brooklyn et à Amsterdam]. Une volonté de perfection que l’on retrouve dans le livre. Deux ans se sont écoulés depuis le début du projet, des heures de travail penché sur les dessins de Robert Wilson, à balancer les nuances de noirs et de gris avec, en tête, une grande idée : sortir le livre définitif, l’ultime témoignage de l’écriture de l’opéra avant-gardiste de Robert Wilson et Philip Glass. Ce qui ne devait être qu’un workbook imprimé devient vite un immense chantier.
Robert Wilson retrouve dans son garage au Texas le story-board original de la pièce, puis Philip Glass y insère ses notes ; s’ajoutent les photos des quatre représentations de 1976, 1984, 1992 et 2012. Grégoire Robinne, l’éditeur, dit avoir été étonné par la qualité des dessins de ce story-board, par la lumière qui se dégage des dessins qui influenceront l’écriture théâtrale.
Cet ultime ouvrage retrace la genèse de l’opéra, son histoire, depuis la rencontre de Robert Wilson et de Philip Glass en 1973 après la représentation de The Life and Times of Joseph Stalin, un opéra silencieux de douze heures, jusqu’à la décision de travailler ensemble. « Nous avons compris à quel point nos démarches étaient proches. Nous nous rencontrions tous les jeudis […]. Nous cherchions un personnage séminal du XXe siècle : Charlie Chaplin, Adolf Hitler ou Albert Einstein », se souvient le metteur en scène dans la préface du livre. Philip Glass, qui aime alors l’idée d’Einstein, trouve le titre : Einstein on the Beach. Le succès de l’opéra venait d’être lancé…

Robert Wilson et Philip Glass, Einstein on the Beach, Dilecta, 160 p., 35 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°647 du 1 juin 2012, avec le titre suivant : La dernière note d'’Einstein on the beach

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