La caricature selon Honoré Daumier

Dixième film de la série « Impressions fortes », Le massacre de la rue Transnonain (1834) d’Honoré Daumier, est un plaidoyer pour le dessin de presse. Comme les opus précédents (consacrés, entre autres, à des œuvres de Dürer, Rembrandt, Piranèse ou Toulouse-Lautrec), il présente l’estampe choisie en permettant au spectateur d’en apprécier tous les détails et de se familiariser avec la technique utilisée – ici, la lithographie. Mais les réalisateurs, Bertrand Renaudineau, cinéaste et gérant de Gallix Production, et Gérard Emmanuel da Silva, dressent aussi le portrait d’Honoré Daumier (1808-1879) et mettent en lumière son rôle de témoin engagé de la vie politique et sociale de son temps.

Comme pour tous les films de cette série, un graveur contemporain présente son travail en contrepoint de celui de l’artiste du passé. Ici, c’est Quentin Préaud qui a choisi, avec En attendant le grand soir, de se mettre dans les pas du caricaturiste en représentant une foule de jeunes cadres à trottinette. Clin d’œil au temps présent, il leur ajoute un masque anti-Covid sur l’épreuve finale. Né en 1973, Quentin Préaud est le fils de Maxime Préaud, ancien conservateur général chargé de la Réserve du département des estampes et de la photographie à la Bibliothèque nationale. Graveur, celui-ci participe aux « Impressions fortes » depuis l’origine et milite, notamment au sein de l’association Manifestampe, pour qu’en France la gravure redevienne un art populaire, ce qu’elle est toujours dans le reste du monde.