Livre

AUTOBIOGRAPHIE

Hans Ulrich Obrist, ce boulimique de l’art

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 27 juillet 2023 - 336 mots

Être né en mai 1968 – un « clin d’œil de l’histoire, [que de] naître pendant ce mois si symbolique » – ne déplaît pas à Hans Ulrich Obrist qui, dès l’enfance, a trouvé dans les livres, les langues, la connaissance, les voyages et la rencontre avec plus âgé que lui, les sources de son émancipation.

Couverture du Livre Une Vie in progress.
Couverture du Livre Une Vie in progress.
© Édition du Seuil

Dans cet ouvrage, le retour d’Obrist sur sa vie dessine une constellation de circonstances, de rencontres et de figures du monde de l’art qui ont déterminé, et déterminent encore, la manière dont il mène ses multiples activités : directeur artistique des Serpentine Galleries à Londres, il officie aussi comme conseiller général à Luma Arles, conseiller artistique à The Shed à New York et commissaire d’exposition, notamment de « Worldbuilding. Jeux vidéo et art à l’ère digitale » actuellement au Centre Pompidou-Metz. Son rapport à l’archive, sa manière de consigner la parole des artistes, de créer des liens entre eux et d’envisager la création le distinguent dans le milieu.

Très jeune, Hans Ulrich Obrist a « éprouvé un sentiment d’urgence […] à établir des liens et à rencontrer des gens », et à vivre chaque jour comme s’il était le dernier. Le traumatisme causé par un accident de voiture qui a failli lui coûter la vie à 6 ans a conditionné son rapport au temps, comme l’ennui et l’isolement vécus durant son enfance à Weinfelden, une petite ville Suisse. « L’envie d’apprendre, de savoir, au point de ne pas vouloir dormir pour ne pas perdre de temps », de découvrir des villes, des musées, des bibliothèques, des galeries et partir seul en train dès 16 ans pour rencontrer des artistes dans leur atelier, l’a conduit à des rencontres décisives, d’Édouard Glissant à Peter Fischli & David Weiss, Alighiero Boetti, Christian Boltanski et Annette Messager.

« Tu dois comprendre qu’on ne se souvient que des expositions qui inventent une nouvelle règle du jeu », lui dit Boltanski au début des années 1990. Cette phase n’a cessé d’accompagner celui dont les deux premières expositions s’organisèrent dans sa cuisine, puis dans sa chambre d’hôtel.

Hans Ulrich Obrist, Une vie in progress,
Seuil, collection « Fiction & Cie », 240 p., 21 €.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°615 du 7 juillet 2023, avec le titre suivant : Hans Ulrich Obrist, ce boulimique de l’art

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