Francis Bacon avec Van Gogh

L'ŒIL

Le 1 juillet 2002 - 203 mots

Francis Bacon entretenait avec Van Gogh un rapport passionnel qui lui inspira une série de toiles sur le thème des « Autoportraits de Van Gogh marchant sur la route de Tarascon », à partir d’un tableau disparu. Cet ensemble n’avait jamais été réuni depuis 1957 et n’avait pas non plus été l’objet d’une étude particulière. Voilà qui est réparé avec la publication du catalogue de cette présentation exceptionnelle. On y trouvera, outre une introduction de Philippe Sollers et un texte d’Alain Jouffroy, une étude un peu brouillonne de David Allan Mellor, « Le Van Gogh de Bacon ». Une fois furtivement évoqués la genèse de ces toiles et l’accueil qu’elles reçurent en 1957, l’auteur éclaire cette obsession de Bacon pour la scène de Van Gogh comme la répétition d’une hantise, la trace d’un corps fantomatique, le témoignage d’une destruction par le feu de la réalité matérielle mais aussi de la disparition du portrait tout court. Sollers note avec raison la parenté de l’œuvre de Bacon avec la poésie des Tragiques grecs ou des drames de Shakespeare. Confrontée à celle de Van Gogh, le rapprochement est plus criant encore.

Collectif, Francis Bacon avec Van Gogh, 100 p., 29 euros, éd. Actes Sud, Arles, 2002.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°538 du 1 juillet 2002, avec le titre suivant : Francis Bacon avec Van Gogh

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