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Enfance de l’art

Par James Benoit · L'ŒIL

Le 24 novembre 2020 - 188 mots

De la réalité, nous voyons ce que nous savons, chacun projetant individuellement dans sa propre histoire, son propre monde.

Les contes de Perrault illustrés par l’art brut, Diane de Selliers, La Collection
Les contes de Perrault illustrés par l’art brut , Diane de Selliers.
© La Collection

Au-delà, un lien unique nous unit, transcendant les frontières de nos vies. Pour y avoir accès, pour apprendre et pour grandir, il nous faut sortir du réel et nous plonger résolument dans la magie et la merveille. Le génie de Perrault fut de capter la profondeur ancestrale du conte, dont les récits imagés, longtemps polis par les répétitions orales, n’ont su conserver que leurs éléments essentiels, universels, propres à parler moins à la sagesse des enfants qu’à l’inconscient intemporel. Ce que Dubuffet a réuni sous l’Art brut témoigne, lui, de notre quête vitale de spontanéité, fût-elle inventée ou chimérique. Il en voulait un acte de liberté, un vide de savoir qui donnerait la clé d’un joyau intérieur, plus lumineux. Une expression directe de la psyché. Par la juxtaposition du conte à l’Art brut, il s’opère ici une plongée aux origines de la vitalité humaine, un appel au langage de l’âme, qui nous convie dès lors à la genèse d’une réalité plus grande, plus ouverte, plus créative et plus spontanée.

Les Contes de Perrault illustrés par l’Art brut,
Diane de Selliers, La Collection, 371 p., 230 €.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°739 du 1 décembre 2020, avec le titre suivant : Enfance de l’art

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