Prière de choisir

Cy Twombly, pour l’amour du risque

Par Pierre Pons · L'ŒIL

Le 19 novembre 2014 - 360 mots

Trois ans après la disparition de Cy Twombly (1928-2011), deux livres viennent de paraître sur le plus italien des artistes américains : Cy Twombly, édité par Hazan en septembre [240 p., 160 ill., 65 €], ouvrage collectif sous la direction de Nicola Del Roscio, ancien collaborateur du peintre ; et Cy Twombly, Dernières peintures 2003-2011, paru aux Éditions du Regard en octobre [200 p., 150 ill., 49 €].

Deux ouvrages de deux éditeurs remarquables donc, pour l’un des plus grands peintres abstraits du XXe siècle : le plaisir ne peut-être que double. Il est d’ailleurs bien difficile de départager les deux livres dont les caractéristiques sont proches : un format équivalent – le Twombly du Regard est plus grand d’un seul centimètre –, un nombre de pages et d’illustrations comparable… Seule la jaquette de couverture plus colorée chez Hazan donne un léger avantage à l’éditeur, que celui-ci perd aussitôt par son prix plus élevé. Tournons les couvertures : rien à dire, les mises en pages sont élégantes et laissent la part belle aux œuvres reproduites, pour beaucoup, en pleine page. La qualité d’impression ? Irréprochable elle aussi. Mais les deux ouvrages divergent sur le fond. Hazan fait le choix d’une monographie idéale, « bien qu’imaginaire », prévient Nicola Del Roscio, qui couvre toute la carrière de l’artiste, des années 1950 à la fin. Peintures, sculptures et même photographies (où sont toutefois les gravures ?) : les œuvres retenues ici sont toutes importantes, comme les textes du reste qui ont déjà été publiés ailleurs… C’est là le point faible du Hazan qui ne prend aucun risque. Certes, l’étude « Inscriptions en Arcadie » de Kirk Varnedoe, écrite pour une exposition du MoMA en 1994, conserve toute sa fulgurance, mais ses nombreux amendements heurtent la lecture. Nos yeux se tourneront donc du côté du Regard, qui se concentre sur les dernières peintures de Twombly de la période 2003-2011. Pour le texte, l’éditeur fait appel à une historienne trentenaire de l’art, Nela Pavlouskova, qui éclaire merveilleusement le dernier Twombly, parvenant même à nous le faire aimer. Un texte qui a les qualités requises pour faire partie, un jour, d’une anthologie. Chez Hazan ?

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°674 du 1 décembre 2014, avec le titre suivant : Cy Twombly, pour l’amour du risque

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