Livre

L'Art en poche

Compagnons, et plus, de visites

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 20 décembre 2018 - 462 mots

PARIS

Après la série « Tout l’art », destinée aux étudiants, et les encyclopédies grand public « Tout sur », déclinées en huit tomes (Tout sur l’art, la mode, le design, etc.

), les éditions Flammarion se dotent d’une nouvelle collection consacrée à l’histoire de l’art. Baptisée « L’art en poche », cette dernière n’est pas une création originale mais l’adaptation d’une formule britannique : « Art Essentials », lancée en 2018 par la maison londonienne Thames & Hudson. Comme son titre français l’indique, cette collection propose un format poche (14 x 21 cm) et son prix (12 euros) est également à peine plus élevé que celui d’un livre de poche. Très synthétiques, ces ouvrages ne comptent que 176 pages, mais renferment chacun une centaine d’illustrations incontournables. Légers et maniables, ils peuvent se glisser dans un sac, pour picorer quelques pages avec sérendipité, ou être utilisés au musée comme compagnons de visite. Véritable alternative aux compagnons numériques, ces guides permettent en effet d’acquérir tous les fondamentaux de l’histoire de l’art pour se familiariser avec les principaux mouvements et techniques. La série comprend déjà quatre volumes : trois d’initiation (Apprendre à lire les images, Dates clefs de l’histoire de l’art et Art moderne et contemporain), ainsi qu’un tome consacré à un mouvement spécifique, Pop art. Quatre autres titres sont en préparation, mêlant des valeurs sûres (Impressionnisme) à des sujets émergents mais dans l’air du temps comme Femmes artistes.

Conçus comme des outils de vulgarisation, les différents tomes obéissent aux mêmes codes : une maquette simple, de nombreux repères et des textes concis rédigés dans un style plaisant. Un ton qui les rapproche de l’esprit d’une visite-conférence. Didactiques, mais enlevés, les textes cherchent à décomplexer le néophyte en lui fournissant les clefs de lecture pour prendre confiance face aux œuvres et à affûter son regard. Le volume Art moderne appréhende ainsi les courants en deux pages, quatre pour les plus importants comme le cubisme. Chaque chapitre ne présente que l’essentiel : un résumé des apports du mouvement, une ou deux œuvres phares et un inventaire (principales caractéristiques du courant, artistes majeurs et liste des musées où les admirer). Dates clés propose en revanche une sélection des cinquante journées qui ont changé le cours de l’histoire de l’art : des vols, des scandales, des procès, mais aussi des inventions décisives. Ces anecdotes sont racontées de manière très vivante. Cette tonalité accessible et inclusive, commune à tous les titres, s’explique en grande partie par le profil des auteurs. Contrairement à ce qui se pratique souvent, il ne s’agit en effet pas de conservateurs ou d’universitaires s’essayant à la vulgarisation, mais de personnalités rodées à la transmission auprès du grand public. Susan Woodford (Apprendre à lire) rédige, par exemple, des conférences pour le British Museum, tandis que Lee Cheshire (Dates clés) est concepteur-rédacteur à la Tate.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°719 du 1 janvier 2019, avec le titre suivant : Compagnons, et plus, de visites

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