Montré en avant-première au Festival de Cannes, La Venue de l’avenir de Cédric Klapisch se joue du temps présent comme Claude Monet a pu le faire avec sa célèbre série.

Ces dernières années, le cinéma français a beaucoup filmé Les Nymphéas. En 2022, la fresque de Claude Monet jouait un rôle clé dans Revoir Paris d’Alice Winocour avant d’apparaître dans Un beau matin de Mia Hansen-Love, puis dans Le Lycéen de Christophe Honoré. En ce printemps, Les Nymphéas font leur grand retour sur les écrans dans La Venue de l’avenir de Cédric Klapisch.

Dans les trois films de 2022, l’œuvre de Monet jouait un rôle d’apaisement, de réconciliation. En cela, les cinéastes se montraient fidèles au projet de l’artiste qui avait offert son œuvre à son pays en 1918 pour célébrer la fin des horreurs de la guerre et l’avènement de jours meilleurs. Cependant, le réalisateur de L’Auberge espagnole a découvert Les Nymphéas… sur Instagram. Il ouvre donc son nouveau film de façon plus amusée. Une influenceuse pose dans la grande salle de l’Orangerie devant une armée de techniciens. Petit problème, les teintes de sa robe ressortent mal sur le bleu de Claude Monet. Comme il est hors de question de retoucher la robe numériquement, on décide… de retoucher Les Nymphéas ! La Venue de l’avenir est un film de voyage dans le temps. Au hasard d’un chantier de centre commercial, les membres d’une famille qui ne se connaissaient pas se rassemblent autour d’une vieille maison en ruine en Normandie. À l’intérieur, ils découvrent un tableau. Le film va louvoyer astucieusement entre les temps présents et le XIXe siècle, la révolution de la machine à vapeur et celle du numérique. Le film épouse ainsi la forme circulaire des Nymphéas en traitant le temps comme une grande boucle où, par la magie du montage, les siècles vont se rejoindre.
Amusant et émouvant, La Venue de l’avenir raconte que nous ne sommes qu’un moment dans le cycle du temps. Qu’ils appartiennent aux années 1900 ou 2020, tous ces personnages, illustres ou inconnus, ne font que passer. Et demain, que restera-t-il de notre présent ? Des images, des mots sur des papiers, quelques bâtiments… et surtout des œuvres. Le film qui s’est ouvert avec Les Nymphéas se termine par Impression, soleil levant. Dans une chambre d’hôtel, face au port du Havre, Monet peint l’aurore. Une jeune femme s’éveille et regarde la toile. Elle dit que le soleil n’est pas rouge. Il répond : « Oui, mais il l’a été. » L’art, c’est aussi tout simplement cela, une trace de ce qui a été, pour l’avenir qui vient.

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Cédric Klapisch et Les Nymphéas
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°786 du 1 juin 2025, avec le titre suivant : Cédric Klapisch et Les Nymphéas