« Capturer la réalité »

Ce domaine, aujourd’hui objet de spéculation, mérite que l’on revienne sur son histoire et ses origines. C’est chose faite avec la série documentaire Le génie de la photographie, diffusée du 18 au 23 avril sur Histoire. Les épisodes que proposait la chaîne de façon aléatoire au cours de ces dernières semaines sont enfin réunis et présentés à la suite, au rythme d’un chapitre par jour pendant une semaine. Une occasion de combler les manques.
En six chapitres thématiques suivant une évolution chronologique, la photographie est décryptée à travers toutes ses facettes. L’aspect commercial y est présenté sans fard et les différentes stratégies des artistes, de Daguerre à Gregory Crewdson, de Muybridge à Wang Qingsong, en exploite les multiples possibilités. Les techniques, du négatif sur papier révélé par Talbot aux voies nouvelles qu’offre le numérique, en passant par le Leica et le Kodak, sont ici inventoriées et expliquées. Les ressources esthétiques de la photographie trouvent quant à elles à se cristalliser dans la figure de Cartier-Bresson. Père du photojournalisme, celui-ci réalise avec Derrière la gare Saint-Lazare, célèbre cliché de 1932, à la fois un instantané, une image surréaliste et un symbole historique.
La série rend compte de toutes les possibilités du médium. Au cours d’entretiens ponctués d’images, la parole est donnée aux plus grands spécialistes, photographes, historiens, conservateurs, galeristes et directeurs de magazine. Elle croise les points de vue, les cultures. De Jacques Henri Lartigue à Seydou Keïta, de Robert Capa à Nobuyoshi Araki, la scénarisation s’adapte au sujet. Si l’épisode « Le secret de l’image », consacré aux origines de la photographie, privilégie le clair-obscur, le thème du portrait pousse à l’introspection des personnes interviewées. Ainsi, le documentaire prend à bras-le-corps les enjeux et les problématiques qui irriguent le champ de la photographie.