Blaise de Vigenère La Renaissance du regard

L'ŒIL

Le 1 juin 2000 - 241 mots

Humaniste érudit, diplomate au service de Catherine de Médicis, Blaise de Vigenère (1523-1596) fut l’un des principaux diffuseurs en France de la culture artistique du Cinquecento italien, qu’il avait pu étudier au cours de deux longs séjours à Rome et Montoue. Cet ouvrage constitue le premier maillon d’une littérature artistique française et joue un rôle important dans la reconnaissance, tardive en France, de la valeur intellectuelle des arts visuels.

Dans la péninsule, il partage la « fièvre » archéologique des Italiens tout en explorant les divers aspects de l’art de son temps. Il lit les grands traités (Cellini, Ligorio, Alberti, Serlio), les Vies de Vasari, s’intéresse aux techniques, rencontre les artistes et notamment Michel-Ange. De retour en France, et une fois dégagé de ses obligations professionnelles, Vigenère se livre à ses travaux érudits qui consistent essentiellement en traductions et commentaires d’auteurs de l’Antiquité. Sa traduction des Décades de Tite-Live (1583) est une véritable somme sur la civilisation romaine, et celle des Images ou Tableaux de plate-peinture du rhéteur grec Philostrate (1578), une somme sur la mythologie. Ces Images, exemples remarquables de l’« ekphrasis » (description de tableaux), genre littéraire très prisé dans l’antiquité, et les commentaires où Vigenère glisse une grande part de sa culture artistique, devinrent des éléments de référence pour les artistes, jusqu’à la fin du XVIIe siècle.

Richard Crescenzo, Blaise de Vigenère, La Renaissance du regard, éd. École nationale supérieure des Beaux-Arts, 239 p., 135 F, ISBN 2-84056-070-4.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : Blaise de Vigenère La Renaissance du regard

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