Amiens, la cathédrale

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 juillet 2004 - 269 mots

Au fil de la lecture de cette étude exhaustive sur la plus vaste des cathédrales du XIIIe siècle, on apprendra tout sur ce chef-d’œuvre de l’architecture prérayonnante, du contexte de sa construction à son mode de financement, de l’analyse de son parti architectural à celle de son décor sculpté ou de ses vitraux. Non sans s’interroger sur le gigantisme d’un tel chantier, « symbole de force dont la démesure visait autant à célébrer Dieu qu’à indiquer aux hommes, prompts à la distraction,
la vraie voie… »
Construite à partir de 1220 suite à l’incendie qui ravagea l’ancien édifice du xiie siècle, Notre-Dame d’Amiens fut conçue par trois maîtres d’œuvre successifs, comme en témoignait une inscription du labyrinthe du pavement (refait à la fin du XIXe siècle). Y apparaissaient les noms de Robert de Luzarches, auteur du parti général, de Thomas de Cormont puis de son fils Renaud, qui choisirent d’élancer les voûtes du vaisseau à 42,5 mètres de hauteur, une prouesse rendue possible par
la très haute technicité du chantier. Miraculeusement épargnée par la Révolution puis par les bombardements, restaurée – avec une certaine retenue – par Viollet-le-Duc, la cathédrale présente également « la plus ambitieuse page sculptée jamais conçue en frontispice ». Sans oublier ces autres chefs-d’œuvre de la sculpture médiévale que sont la « Vierge dorée » de son portail méridional (vers 1240-1245) et le « Beau Pilier » de la chapelle La Grange (vers 1375), témoignage d’allégeance d’un évêque zélé au roi Charles V, représenté en compagnie du futur Charles VI et de son frère Louis.

Dany Sandron, Amiens, la cathédrale, Zodiaque, 2004, 223 p., 48 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°560 du 1 juillet 2004, avec le titre suivant : Amiens, la cathédrale

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