Design - Ventes aux enchères

Un meuble inédit de Josef Hoffmann

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 27 janvier 2021 - 331 mots

Ce meuble en bois noirci à décor sculpté et marqueterie de nacre, ouvrant par deux vantaux en façade, est mis en vente par Ader le 12 février à l’Hôtel Drouot.

Rareté

Josef Hoffmann est quasiment absent des collections muséales françaises, exception faite du Musée d’Orsay. La mise aux enchères de l’une de ses pièces originales par une maison de ventes française est une grande première. Par ailleurs, « il s’agit très probablement d’une pièce unique, mais comme nous ne pouvons pas l’affirmer à 100 %, nous restons prudents », explique Emmanuel Eyraud.

Josef Hoffmann (1870-1956)

L’architecte et designer viennois – qui a réalisé le fameux Palais Stoclet à Bruxelles (1903) – est l’un des leaders incontestés de la Sécession viennoise dès sa création en 1897. Le mouvement apporte une réelle modernité dans le traitement des volumes ainsi que dans la décoration et va influencer les arts décoratifs européens. Son mobilier, entre 1900 et 1910, est extrêmement dépouillé, « ce qui est tout à fait nouveau », précise l’expert Emmanuel Eyraud.

80 000 à 100 000 €

Le mobilier original d’Hoffmann est extrêmement rare sur le marché de l’art. « Nous avons donc mis une estimation qui donne à la fois un statut à l’œuvre et qui, en même temps, reste raisonnable », indique l’expert.

Un meuble à part

Conçu par Hoffmann et réalisé par l’ébéniste Jakob Soulek en 1911-1912, ce meuble a très probablement été créé pour l’Exposition de printemps des arts décoratifs autrichiens organisée à Vienne en 1912. Il est tout à fait remarquable de par son riche décor sculpté de feuilles de vigne et sa marqueterie de nacre sur le plateau – une ornementation inédite dans le corpus de l’artiste. Le meuble ci-contre représente un tournant dans l’œuvre d’Hoffmann, confirme Emmanuel Eyraud : « Il y a ici un vrai retour au baroque, tant dans le décor que dans la structure même, qui ressemble presque à un coffre gothique. Là, le décor pare en grande partie le meuble, ce que l’on ne connaît pas auparavant chez Hoffmann. »

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°741 du 1 février 2021, avec le titre suivant : Un meuble inédit de Josef Hoffmann

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