Invisible sur le marché depuis plus de trente ans, le bureau est mis aux enchères chez Ferri, à l’hôtel Drouot, le 17 décembre.
Ben Swildens (1938-2023) rencontre le maître-verrier Max Ingrand, en 1961, chez Saint-Gobain. Ensemble, ils conçoivent le pavillon français de l’Exposition universelle de Seattle (1962), puis collaborent sur de nombreux projets architecturaux. Ingrand crée pour Swildens un département de décoration au sein de son entreprise, consacré aux grands chantiers institutionnels ; de cette dynamique naît le projet Peugeot. Ce spectaculaire bureau en acier inoxydable brossé est conçu par Ben Swildens en 1966 pour le siège parisien de la marque. Le bâtiment, signé Louis Sainsaulieu, abritait un vaste showroom de 45 000 m2 à l’esthétique futuriste, dominé par le verre et le métal : un écrin idéal pour cet objet-sculpture.
Ce bureau est l’un des trois exemplaires réalisés pour l’espace d’accueil du showroom, chacun destiné à un réceptionniste. Après avoir appartenu à Peugeot, puis à la Galerie Loft, l’exemplaire présenté par Ferri n’est jamais réapparu sur le marché depuis son acquisition en 1992 par l’actuel propriétaire.
« Créer quelque chose de neuf, simplifier les formes », disait Swildens. L’usage du métal s’impose : matériau emblématique de Peugeot, il traduit la modernité mécanique de l’époque. Ce design en porte-à-faux, à la fois fonctionnel et sculptural, condense l’esprit industriel du milieu des années 1960, où l’aérodynamisme inspire jusqu’au mobilier. D’un seul tenant, la structure intègre plan de travail, assise et piètement en un volume fluide et galbé, où se répondent courbes et arêtes vives. Sous son apparente simplicité, le dessin exige des ajustements complexes dans l’épaisseur et la courbure du métal, magnifiés par la finition réfléchissante de l’acier brossé.
Disparu du marché depuis plus de trente ans, cet exemplaire n’est pourtant pas totalement inconnu puisque l’un des trois bureaux de la série a été vendu chez Christie’s Londres pour 325 930 euros – un record mondial enregistré pour le designer. Il était estimé 80 000 à 110 000 euros. Le troisième exemplaire, quant à lui, n’a jamais été localisé.
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Un bureau de Ben Swildens au design industriel
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°791 du 1 décembre 2025, avec le titre suivant : Un bureau de Ben Swildens au design industriel





