Arts premiers

Toujours plus grand

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 7 septembre 2010 - 479 mots

Le Parcours des monde, à Paris, tente aussi de rallier le public de l’art contemporain.

PARIS - En installant son centre d’informations à la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, le Parcours des mondes veut plus que jamais récupérer la clientèle de l’art contemporain. Car celle-ci achète de l’art primitif, mais principalement en ventes publiques. L’appel du pied est clair chez Jean-Baptiste Bacquart. Le marchand londonien juxtapose ainsi des gravures de Damien Hirst avec des œuvres d’art africain. Mais rares sont ceux à risquer de tels parallèles. Olivier Castellano (Paris) préfère un focus sur les arts du Mali pour inaugurer son nouvel espace rue Mazarine (6e arr.). La galerie Kanem (Saint-Maur) s’attache à l’ethnie des Ijo du delta du Niger, tandis qu’Alain Lecomte (Paris) jette un éclairage sur les statues Babembe du Congo, sculptées avec une extrême minutie. Yann Ferrandin (Paris) présente une sélection de sièges sous le titre « Black Seat », tandis que Renaud Vanuxem (Paris) dévoile l’art himalayen avec trente masques du Népal. Jean-Yves Coué (Nantes) montre l’art Jaraï, venu des contreforts de la chaîne annamitique. La nouvelle recrue Christophe Hioco (Paris) compense enfin la défection progressive des enseignes d’art asiatique en présentant les bronzes de la culture Dông Son du Viêt-nam. Si l’événement rallie toujours les suffrages, les marchands grognent contre le nombre exponentiel d’exposants. « Je trouve étrange qu’au moment où il y a de moins en moins de marchandises, il y a de plus en plus de marchands dans le Parcours. Il n’y a pas soixante marchands de qualité dans le monde ! Le public doit garder les yeux ouverts, car le pire côtoie le meilleur », déclare Bernard Dulon (Paris).  

Loin des ventes publiques
Directeur de l’événement, Pierre Moos affirme avoir refusé quelques galeries qui n’avaient pas retiré l’an dernier des pièces douteuses. Il défend également son ouverture vers les jeunes professionnels. La vraie gageure, pour les marchands, sera de préserver sur toute l’année la dynamique initiée par la foire. Or, bien souvent, le soufflé retombe après une manifestation où, d’après Pierre Moos, certains exposants réalisent 50 % de leur chiffre d’affaires annuel. « Les gens aiment venir à Saint-Germain-des-Prés en septembre, constate Renaud Vanuxem. Mais l’année a douze mois et il faut que les collectionneurs gardent leur curiosité. » Sous-entendu qu’ils ne s’arrêtent pas aux ventes publiques. « Les clients dont la référence de prix est celle en galerie sont abasourdis, et ceux issus du monde de la peinture sont désarçonnés, car ils voient chez nous des objets à 10 000 euros qui partent à 50 000 euros aux enchères, remarque le marchand d’art primitif Olivier Castellano. J’ai entendu plusieurs fois la remarque que nous n’étions pas assez chers ! »

PARCOURS DES MONDES, du 8 au 12 septembre, quartier des Beaux-arts à Saint-Germain-des-Prés, 75006 Paris, www.parcours-paris.eu, les 8, 10 et 11 sept. 11h-19h, le 9 sept. 11h-21h, le 12 sept. 11h-17h

PARCOURS DES MONDES

Organisateur : Tribal Art Management
Nombre d’exposants : 63
Tarif : 4 900 euros

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°330 du 10 septembre 2010, avec le titre suivant : Toujours plus grand

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