Ventes aux enchères

Sotheby’s : coup de maîtres

Michel-Ange et Rembrandt réapparaissent à New York

Par Paul Jeromack · Le Journal des Arts

Le 24 octobre 1997 - 368 mots

Si Christie’s a pris l’avantage sur Sotheby’s dans bien des domaines, ce dernier peut s’enorgueillir de son département de Maîtres anciens. La maison de vente anglo-saxonne mettra aux enchères à New York, en janvier, deux œuvres qui avaient depuis longtemps disparu du circuit de l’art : le 28, un dessin à la pierre noire de Michel-Ange, Le Christ et la Samaritaine, estimé 6,5 millions de dollars, et, le 30, un Portrait d’homme avec une veste rouge (1633) par Rembrandt, estimé entre trois et quatre millions de dollars.

NEW YORK (de notre correspondant). Le Christ et la Samaritaine serait l’étude d’une œuvre perdue, exécutée par Michel-Ange vers 1543 pour son amie la poétesse Vittoria Colonna. C’est la première œuvre de l’artiste à être proposée aux enchères depuis le dessin de La Sainte Famille  acheté par le Getty Trust chez Christie’s, en 1994, pour un peu plus de quatre millions de livres. La Fondation Martin Bodmer à Genève, spécialisée dans les livres rares et les manuscrits enluminés, l’avait acquis lors d’une vente à Vienne en 1807. Absente du marché pendant près de deux siècles, cette feuille de 44 x 33,5 cm est restée inconnue des experts jusqu’en 1981, lorsqu’elle a été publiée dans le Burlington Magazine par Michael Hirst et Noël Annesly – ce dernier dirige le département des Dessins et peintures de maîtres anciens chez Christie’s. Le Portrait d’homme avec une veste rouge par Rembrandt, signé et daté de 1633, a été authentifié par W. R. Valen­tiner et a fait l’objet d’une première publication dans le Burlington Magazine en 1930, alors qu’il était conservé par les Howard Young Galleries à New York. Ce portrait ovale se différencie de ceux que l’artiste a exécutés à la même époque par le rouge vif de la veste et le col plat du costume porté par le personnage, les mo­dèles masculins de Rem­brandt étant généralement vêtus de sombre. Superbe­ment préservée sous une couche de vernis jaune, la peinture autographe a été achetée par un collectionneur américain puis a disparu du circuit pendant plus de soixante ans. Jamais exposée, son existence était ignorée de la plupart des experts (Gerson et Bauch n’en connaissaient que des photographies) jusqu’à sa récente authentification par William der Wetering.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°46 du 24 octobre 1997, avec le titre suivant : Sotheby’s : coup de maîtres

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