Artisanat d'art - Biennale

Métiers d’art

Révélations vise l’international

Le salon Révélations, plus sélectif, commence à attirer les exposants étrangers

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 1 septembre 2015 - 474 mots

PARIS

Mi-septembre, la biennale Révélations met en lumière les métiers d’art au Grand Palais. Le duo Serge Nicole et Henri Jobbé-Duval a réussi à transformer l’essai de 2013, marqué par un succès public (34 000 visiteurs) et commercial.

Mais ce salon, créé avant tout avec un objectif politique, a réussi à obtenir un statut pour les professionnels de ce secteur très atomisé mais en forte évolution, rassemblant aujourd’hui 38 000 entreprises. « Quels que soient les métiers ou les statuts, ce qui nous réunit est le travail de la matière », précise Serge Nicole, à la tête d’Ateliers d’art de France. La reconnaissance fut obtenue grâce à la loi de juin 2014, malgré un décret d’application à la traîne, freiné par le secteur de l’artisanat. « L’édition de 2013 a participé à donner de la visibilité et à fédérer le secteur. Cela a joué une influence déterminante sur les pouvoirs publics », indique Serge Nicole.
Cette année, le nombre d’exposants fait un bond important : 340 exposants ont été sélectionnés par un nouveau comité de douze professionnels parmi lesquels Antoine de Galbert, Yves Mikaeloff, Odile Decq… Une sélection drastique et un renouvellement conséquent avec près de 60 % de nouveaux. De leur côté, Daum ou Haviland ont fait leurs valises. « Le critère numéro un est celui de la création contemporaine. Les exposants jugés trop patrimoniaux ont été écartés », explique Serge Nicole. Cela suffira-t-il à ancrer le positionnement encore un peu flou du salon, oscillant en 2013 entre Maison & Objet et la Fiac ?

La Corée du Sud à l’honneur
Le salon met en avant sa nouvelle dimension internationale. « Les pratiques des métiers d’art sont liées à un enracinement territorial. Cette année, nous interrogeons l’identité culturelle de chacun des pays représentés », explique Serge Nicole. La Corée du Sud et ses créateurs mis à l’honneur donnent ainsi le coup d’envoi de l’année France-Corée. La scénographie, toujours organisée autour d’une exposition centrale non marchande, se veut le reflet de cette diversité géographique : le « Banquet » d’Adrien Gardère, est composé d’îlots explorant chacun des territoires. Le salon compte aujourd’hui 70 exposants étrangers, dont de nombreux créateurs asiatiques (Japon, Taïwan, Chine…) et nordiques (Suède, Norvège, Finlande…). Parmi ces créateurs : Ludovic Avenel et ses pièces uniques en bois, Alexandre Poulaillon et ses décors et papiers dominotiers ou encore Georges Stalle et ses luminaires de verre sur le stand de Hub Design Éditions.

L’avenir du salon reste encore un brin flou : la Biennale des antiquaires, désormais annuelle et organisée au même moment, va lui souffler le Grand Palais, et sa troisième édition ne pourra avoir lieu en septembre. En 2018,   New York pourrait accueillir une extension du salon, dans une version plus restreinte. « L’occasion de montrer la créativité des métiers d’art français », commente Serge Nicole, les yeux tournés au-delà des frontières.

Révélations, 10-13 septembre, Grand Palais, avenue Winston Churchill, 75018 Paris, www.revelations-grandpalais.com

Légende photo
Boîte et bague réalisées par Hee Seung Koh, joaillier coréen présenté au salon « Révélation ». © Kwangchoon park.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°440 du 4 septembre 2015, avec le titre suivant : Révélations vise l’international

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