Galerie

Perrotin et compagnie

Par Henri-François Debailleux · Le Journal des Arts

Le 6 juin 2020 - 441 mots

PARIS

Sous le titre « Restons unis », la galerie convie vingt-six de ses consœurs à présenter un artiste dans son espace parisien de l’impasse Saint-Claude.

Vue de l'exposition « Restons unis » à la galerie Perrotin, regroupant des œuvres des galeries Balice Hertling, Anne-Sarah Bénichou, Crèvecoeur, Frank Elbaz, Antoine Levi et Semiose. © Photo Claire Dorn
Vue de l'exposition « Restons unis » à la galerie Perrotin, regroupant des œuvres des galeries Balice Hertling, Anne-Sarah Bénichou, Crèvecœur, Frank Elbaz, Antoine Levi et Semiose
© Claire Dorn

Paris. Pour cette première session du projet « Restons unis », lancé par Emmanuel Perrotin, les six galeries invitées (Balice Hertling, Anne-Sarah Bénichou, Crèvecœur, Frank Elbaz, Antoine Levi et Semiose) ont choisi le célèbre fauteuil en osier du film Emmanuelle (1974) de Just Jaeckin comme visuel de leur exposition. Sur cette assise, le prénom « Emmanuel » écrit en lettres rouges remplace le personnage féminin interprété par Sylvia Kristel. Ce clin d’œil ne doit pas déplaire au galeriste et donne bien le ton, collectif, complice, amical de l’initiative coordonnée par Vanessa Clairet, la directrice de la communication.

L’expérience physique de l’art

Parmi les quelques autres actions des plus grandes galeries en faveur de leurs consœurs – la création de la plateforme en ligne avec exposition virtuelle de David Zwirner ou l’invitation faite par Thaddaeus Ropac à de jeunes artistes d’exposer à la rentrée prochaine dans son espace de Pantin –, « Restons unis » est la seule proposition où les galeries sont physiquement invitées. C’est d’ailleurs pour rappeler les fondements de ce métier et souligner « l’importance d’expérimenter en réel les œuvres d’art » qu’Emmanuel Perrotin a eu envie de mettre sur pied ce projet « collaboratif et solidaire » : « les viewing rooms [espaces d’exposition en ligne] ne pourront jamais se substituer aux expositions », appuie-t-il.

À l’origine, le galeriste a demandé à son équipe artistique parisienne d’établir une liste de vingt galeries de la capitale qu’elle souhaiterait voir convier. Vingt noms, ceux cités le plus souvent, en sont sortis auxquels se sont ajoutées quelques suggestions. D’où le nombre de 26 galeries à l’arrivée, de génération et notoriété différentes (des plus confirmées telles Air de Paris, gb agency, Praz-Delavallade, aux plus jeunes : Marcelle Alix, Édouard Montassut, Salle Principale…), réparties en quatre volets (composés chaque fois de six ou sept enseignes) dont le dernier se tiendra du 25 juillet au 14 août.

À l’exemple du premier, inauguré le 23 mai et visible jusqu’au 6 juin, les galeries se sont accordées pour présenter chacune deux ou trois œuvres d’un seul de leurs artistes, dans une exposition collective déployée sur les 200 mètres carrés de l’espace Saint-Claude de la galerie Perrotin, qui ne prendra aucune commission sur les ventes éventuelles.

Pour le directeur-fondateur de High Art, Philippe Joppin, qui participera à la dernière session, « cette initiative montre que nous sommes tous à la recherche de solutions alternatives, avec la nécessité de faire revenir le public dans les galeries. Le confinement a posé la question du local et, après deux mois d’information digitale, a rappelé l’importance de la présence physique des galeries ».

« Restons unis »,
jusqu’au 14 août, Perrotin, 10, impasse Saint-Claude, 75003 Paris. 1er volet, jusqu’au 6 juin : Marion Baruch (Anne-Sarah Bénichou), Blair Thurman (Frank Elbaz), Isabelle Cornaro (Balice Hertling), Piotr Makowski (Antoine Levi), Ad Minoliti (Crèvecoeur), Stefan Rinck (Semiose).

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°547 du 5 juin 2020, avec le titre suivant : Perrotin et compagnie

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