Foire & Salon

Les préventes dans les foires, une enquête d’Artsy

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 24 novembre 2022 - 439 mots

La plateforme en ligne explique pourquoi tout semble être pré-vendu dans les grandes foires d'art contemporain.

Vue de l'édition 2022 de Paris+ par Art Basel. Courtesy Paris+ par Art Basel
Vue de l'édition 2022 de Paris+ par Art Basel.
Courtesy Paris+ par Art Basel

Dans une récente enquête auprès de galeries, la plateforme Artsy s’est interrogée sur le développement des préventes dans les foires d’art contemporain. Il est en effet aujourd'hui fréquent de constater que les œuvres les plus recherchées lors de ces foires ont souvent été vendues avant même le début du vernissage. 

Cela tient au fait que les galeries envoient par avance à leurs clients les plus précieux les images des œuvres qui seront exposées dans leurs stands. Si les collectionneurs sont intéressés, les galeries partagent d'autres images et vidéos et poursuivent les discussions par téléphone. 

« Nous donnons la priorité à nos collectionneurs fidèles », explique Anne-Claudie Coric, directrice générale de la Galerie Templon, et aussi à ceux qui recherchent quelque chose de spécifique, ou d'un certain artiste »

Une fois les œuvres installées sur le site de la foire, seuls les exposants sont autorisés à entrer avant le vernissage. C'est pourquoi le dialogue avec les acheteurs potentiels se fait à distance. Ce dialogue en amont est d’autant plus nécessaire lorsque les foires sont éloignées géographiquement et que le déplacement des œuvres prend du temps. La galerie Nathalie Obadia explique que les pièces sont en transit un mois minimum pour les foires hors d'Europe, comme Art Basel à Miami. « Nous réservons une œuvre pour quelques heures si nous connaissons bien le collectionneur », explique Nathalie Obadia. Les galeries fixent des rendez-vous pour que ces collectionneurs visitent la foire dans les premières heures leur permettant de voir l'œuvre in situ et confirmer ou non la vente. 

Anne-Claudie Coric explique qu’une prévente est conditionnée par le prix et le type d'œuvre : « Il est plus facile d'acquérir une petite photographie en la voyant sur un écran qu'une sculpture monumentale ou une installation multimédia ». Pour les œuvres d'un prix plus élevé, la vente sur site reste néanmoins la règle. 

Pour les petites galeries, les préventes sont des nécessités économiques compte tenu des frais de participation, souvent élevés dans une foire. Emanuel Aguilar, propriétaire de la Patron Gallery, basée à Chicago, confie : « Les préventes sont un moyen de compenser le risque de ne pas vendre à la foire elle-même, ce qui, alors que beaucoup de gens essaient de ne jamais le dire publiquement, arrive »

Si certaines galeries vendent une grande partie des pièces prévues sur leur stand avant les foires, ce n’est pas la norme. Nathalie Obadia précise que les préventes de sa galerie ne représentent que 10 à 30 % des ventes du stand, ajoutant qu’il ne fallait pas « minimiser les nombreuses ventes réalisées pendant la foire et les deux semaines suivantes ».

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