Les ombres chinoises d’Hubert Le Gall brillent aux enchères

Après avoir intégré une école de gestion à Paris, Hubert Le Gall (né en 1961) est employé dans une compagnie d’assurances. En parallèle, il commence à créer des meubles pour ses amis dans les années 1990, apprenant les techniques de manière autodidacte. Il est repéré à 27 ans par la galerie parisienne Avant-Scène. Depuis 2002, il travaille en tant que scénographe : il a notamment mis en scène l’exposition « Claude Monet » au Grand Palais (2010) ainsi que celle de Pierre Bonnard au Musée d’Orsay (2015) – peintre dont il occupe aujourd’hui l’atelier à Montmartre.

Imaginée en 2000 par le designer, sculpteur et scénographe français Hubert Le Gall, cette œuvre pleine de fantaisie, s’inspire de la série de sérigraphies « Flowers » d’Andy Warhol, mettant en scène des fleurs d’hibiscus. Les fleurs forment des plateaux dont les ombres portées – qui rappellent les découpes délicates des ombres chinoises traditionnelles – s’étirent sur le tapis en laine. Ici, le créateur montre son lien profond avec le monde végétal et sa capacité à transformer des objets du quotidien en œuvres poétiques.

Ses inspirations sont tout aussi végétales, comme les fameuses tables dites Marguerite ou les commodes fleurs, qu’issues d’un joyeux bestiaire (cabinet-taureau, moutons et lapins…). Son humour et ses jeux d’illusion constituent aussi une autre source d’inspiration, comme on le voit ici.

Estimé 12 000 à 15 000 euros, cet ensemble, qui provenait de la propriété d’amis en Touraine qu’Hubert Le Gall avait aménagée, a vite dépassé son estimation pour atteindre 24 000 euros au marteau (soit 30 000 € avec les frais). Sans doute que la rareté du modèle, édité à seulement 25 exemplaires, a fait la différence. Un trumeau de Saint-Calais, une pièce unique de 2014 reste à ce jour le record de l’artiste aux enchères, adjugé 126 000 euros chez Sotheby’s Paris en 2021.