Le peintre et le collectionneur

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 1 novembre 2006 - 238 mots

Fan inconditionnel de Roberto Matta, Jean Bernard a collectionné avec une rare patience ses estampes. Cette collection est l’histoire d’une rencontre, celle d’un jeune peintre chilien de la mouvance surréaliste et d’un journaliste parisien qui lui achètera consciencieusement et frénétiquement, jusqu’à la boulimie, pratiquement tout son œuvre gravé entre 1943 et le début des années 1990.
Sur 200 lots d’estampes (est. 300 à 3 000 euros), figure un seul dessin de Matta, au pastel et fusain (est. 8 000 euros). Parce que Jean Bernard s’est attaché passionnément aux gravures et lithographies de l’artiste, il a réuni plusieurs états d’impression d’une même gravure, des suites de planches, des ensembles d’épreuves d’atelier parfois rehaussées au pastel et annotées par l’artiste ainsi que nombre d’épreuves d’essai qui offrent une occasion rare d’apprécier la manière dont Matta travaillait.
Lettres et dédicaces de Matta à son fidèle admirateur sont les témoignages de l’amitié qui a pu naître entre les deux hommes. Ainsi la lettre illustrée de dessins de Matta à Jean Bernard, véritable œuvre surréaliste réalisée sur une page de devoir scolaire (est. 1 500 euros), ou encore les esquisses de monogramme que l’artiste a produites pour son collectionneur. Matta disait de Jean Bernard qu’il était son ange gardien.

Roberto Matta et les surréalistes d’après-guerre : la collection Jean Bernard, vente le 8 novembre à Drouot Richelieu, 9, rue Drouot, Paris IXe, maison de ventes aux enchères Mathias, tél. 01 47 70 00 36.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°585 du 1 novembre 2006, avec le titre suivant : Le peintre et le collectionneur

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