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GALERIE À CIEL OUVERT

Le domaine du Muy s’installe dans le paysage

Par Stéphane Renault · Le Journal des Arts

Le 6 septembre 2017 - 526 mots

MUY

Inauguré il y a deux ans, ce parc de sculptures où les œuvres dialoguent en pleine nature a réussi le pari d’attirer les collectionneurs.

Le Muy. Non loin de la très jet-set Saint-Tropez, le Domaine du Muy, inauguré en 2015 par la galerie parisienne Mitterrand, rassemble au sein d’un parc de plusieurs dizaines d’hectares une quarantaine de sculptures contemporaines. Un cadre d’exception, où l’art se vit en osmose avec la nature préservée de l’arrière-pays varois. Ici, une pièce de Tomás Saraceno s’impose au regard. Là, de poétiques sphères en acier inoxydable flottent sur le bassin de Yayoi Kusama. Plus loin, Claudia Comte, Sol LeWitt, Francisco Sobrino, Dan Graham… En harmonie ou par contraste, une conversation permanente avec la végétation environnante, les lumières du midi. Mi-juillet, l’ouverture de la saison 2017 dévoilait une nouvelle configuration du parcours. Parmi les nouveautés : Guillaume Leblon, Conrad Shawcross, José León Cerrillo. India Mahdavi a rénové le mas à l’entrée, Louis Benech dessiné le jardin.

Conseiller en art et directeur artistique du domaine, Edward Mitterrand estime à ce jour le pari réussi : « Le sens de ce projet est d’être une vitrine pour exprimer une certaine légitimité, une expertise dans le domaine de la sculpture monumentale, acquise par mon père, Jean-Gabriel Mitterrand, au long de vingt ans d’expositions dans le monde entier. Aujourd’hui, le bilan en termes de retombées médiatiques, de perception des gens qui viennent nous voir et d’aura dans nos métiers respectifs est positif. Des collectionneurs nous sollicitent pour une acquisition, une activité de conseil : quel artiste installer dans leur parc, leur jardin, à quel emplacement ? » Galerie extérieure, le domaine sert aussi à vendre des œuvres pendant l’été. « Bien sûr, il est arrivé que l’on vende des pièces du parc, ce qui ne couvre pas les frais engagés jusqu’à maintenant, mais aide à convaincre les galeries qui nous prêtent les œuvres. Toutefois, je préfère ne pas vendre les pièces présentées sur le parcours. Les retirer pour les installer ailleurs représente du temps, des coûts supplémentaires. Si les gens se disent qu’ils peuvent repartir avec les œuvres, l’idée d’achat apporte une forme de pollution dans l’expérience. »

Reste que les visiteurs sont au rendez-vous. Un fil d’Ariane se construit, qui va de Monaco, Nice, à la Fondation Luma à Arles, en passant par la Fondation Maeght, le MaMo à Marseille, la Villa Noailles, le château La Coste, la Commanderie de Peyrassol… Au Muy, le domaine voisine avec la Fondation Bernar Venet, le galeriste Enrico Navarra, installé de longue date et bientôt Patrick Seguin. L’offre se structure. Quid de l’avenir ? « Les trois premières années ont évidemment été les plus chères, il a fallu tout faire en une fois pour montrer l’ampleur du projet. Le parc de sculptures nous permet aujourd’hui d’avoir un bras armé pour développer de la vente, mais aussi des services, de l’ingénierie, du “curating” pour des grands événements, des parcs de sculptures, répondre à la demande de collectionneurs, des architectes, des villes… L’intention est d’améliorer progressivement le parc, pouvoir offrir un écrin à des galeristes et artistes pour exposer dans ce rapport privilégié avec la nature. Dès l’an prochain, nous essayerons d’ouvrir plus tôt, au printemps. »

 

Domaine du Muy,
jusqu’au 15 octobre, sur rendez-vous, Parc de sculptures contemporaines, 83490 Le Muy.

 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°484 du 8 septembre 2017, avec le titre suivant : Le domaine du Muy s’installe dans le paysage

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