Le buste de Paul Phélypeaux de Pontchartrain

Pour des raisons historiques, stylistiques et techniques, l’œuvre est attribuée à ce sculpteur d’origine florentine, auteur, entre autres, du buste en bronze de Louis XIII conservé au Louvre, au style proche. Après avoir fait ses classes dans l’atelier de Jean de Bologne, il suit son maître Pierre de Francqueville, rappelé à Paris en 1602 par Henri IV. Héritier de la bella maniera italienne, sa technique est souple, sophistiquée et empreinte de solennité.

Le buste a été commandé par Anne de Beauharnais, la veuve du secrétaire d’État, pour orner la chapelle des Trépassés de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois où il fut inhumé. Son fils, Louis II de Pontchartrain, le fera revenir au domaine familial, lui évitant ainsi une éventuelle confiscation ou fonte. Il est ensuite transmis par descendance jusqu’à aujourd’hui.

Avoir son portrait en bronze en France au XVIIe siècle est fort rare, exception faite du roi. Non seulement ce matériau était très coûteux, mais il nécessitait en plus une grande maîtrise technique. Plus de six mois de travail ont été nécessaires au sculpteur, compte tenu de la grande finesse de la ciselure. L’œuvre, alliant à la fois luxe et légèreté, est également d’une grande modernité : manifestement, l’artiste a souhaité représenter son modèle avec probité, sans idéalisation, ce qui n’était pas l’usage.

En l’absence de référence sur le marché, l’expert Alexandre Lacroix a opté pour une estimation attractive, tout en tenant compte de la qualité indéniable de l’œuvre.