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Larry Gagosian planifie sa succession

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 18 novembre 2022 - 543 mots

NEW YORK / ÉTATS-UNIS

Sans héritier, le galeriste a constitué un comité de sages, dont Delphine Arnault, pour dessiner le futur de son entreprise.

Larry Gagosian, galeriste © Galerie Gagosian
Larry Gagosian, galeriste.
© Galerie Gagosian

Larry Gagosian, le plus important marchand d’art au monde, réfléchit à l'avenir de son empire. Estimé par le Wall Street Journal à environ 1 milliard de dollars, celui-ci compte aujourd'hui 200 salariés et vingt galeries dans le monde : six à New York, trois à Londres et Paris, deux à Los Angeles, et une à Rome, Athènes, Genève, Hong Kong, Bâle et Gstaad.

Le californien de 77 ans, célibataire sans enfant, a annoncé la création d'un nouveau conseil pour réfléchir à la question de sa succession. « Mon objectif en réunissant un [tel] conseil est d'élever la barre de la réflexion stratégique et de la vision de la galerie pour l'avenir, a déclaré Gagosian en conférence de presse. J'ai estimé qu'il était important d'accueillir des perspectives et des expériences différentes […] sur les opportunités et les défis auxquels sont confrontés les artistes aujourd'hui et demain, ainsi que sur l'avenir de la collection. Nous avons réuni plusieurs des esprits les plus talentueux dans leurs secteurs respectifs ».

En plus de Gagosian lui-même et de sept de ses principaux associés, le conseil compte 12 membres extérieurs issus de divers secteurs, tous des collectionneurs. Il y a parmi eux le milliardaire Evan Spiegel, cofondateur de l’application Snapchat, l'artiste britannique Jenny Saville,  le financier J. Tomilson Hill qui préside le Musée Guggenheim, la cinéaste Sofia Coppola et Delphine Arnault, vice-présidente de Louis Vuitton qui siège également au comité exécutif de sa maison-mère LVMH, dirigée par son père Bernard Arnault. 

La présence de cette dernière relance les spéculations sur un possible rachat de l’entreprise par LVMH. Rumeurs démenties  par le marchand. « Je n'ai pas l'intention de vendre la société. J'en possède 100 % et n'ai pas d'investisseurs […]. J'aime contrôler ce que j'ai », explique-t-il dans le New York Times. Mais dans le même temps, il déclare ne pas exclure une telle possibilité à terme : « Si quelqu'un se présentait et voulait faire un investissement majeur, je pense que tout le monde serait prêt à l'écouter ». Le conseil - qui se réunira deux fois par an - a tenu une première réunion en mai. 

À quoi ressemblera l'entreprise Gagosian après Gagosian ? Ses pairs dans le domaine - David Zwirner, Hauser & Wirth, Pace Gallery, Acquavella, sont des entreprises familiales avec une jeune génération qui pourrait succéder aux fondateurs, ce qui n’est pas le cas du septuagénaire. « Je ne sais pas qui va me succéder, poursuit-il dans le New York Times. […] . Mais […] nous aimerions que l’entreprise vive au-delà de moi. [Le conseil] crée un modèle pour que la galerie puisse aller de l'avant et cela l'enrichit également ». Pour l’instant, l’avenir de Gagosian reste donc flou. Aucun de ses adjoints n'a émergé comme un successeur clair, bien que le marchand d'art Andrew Fabricant, 67 ans, que Gagosian a embauché en 2018, joue maintenant un rôle de premier plan.

Les administrateurs du nouveau conseil, rémunérés, sont censés remplir un mandat de trois ans à l'issue duquel ils devraient être remplacés, à moins que Gagosian ne leur demande de rester. « Il n'y a aucun doute dans mon esprit que lorsque Larry ne sera plus là, la galerie Gagosian continuera » a déclaré Tomilson Hill.
 

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