Foire & Salon

PHOTOGRAPHIE

La multiplication des rendez-vous photo

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 13 novembre 2025 - 790 mots

Symptôme de son succès, Paris Photo suscite de plus en plus d’événements commerciaux dans sa périphérie.

Paris. D’une année sur l’autre, Paris Photo suscite un écosystème important pour les galeries et les éditeurs sélectionnés pour participer à la foire. L’an dernier, 80 000 personnes ont visité la foire, fréquentation record selon ses organisateurs et cette année encore « 200 institutions sont attendues, la majorité venant de l’étranger ». La multitude d’événements et d’expositions en parallèle s’inscrit dans cette effervescence.

Au Pavillon Wagram, dans le 17e arrondissement de Paris, ce sont les tirages, allant des années 1840 à la fin du XXe siècle, proposés par une cinquantaine d’exposants internationaux qui caractérisent l’offre de 24.39 Classic Photography Fair, qui font son succès auprès des amateurs, collectionneurs, musées – en particulier américains – ou de certains galeristes de Paris Photo tels Fraenkel et Hans P. Kraus. L’ex-Discovery, créé il y a neuf ans par Christophe Lunn, épaulé par Bruno Tartarin, et rebaptisé l’an dernier 24.39 Classic Photography Fair par son nouveau directeur, le marchand Barnabé Moinard, est le paradis des chineurs. Ici pas de photographies sur les murs, mais des tables où chacun propose au cours d’une seule et unique journée, le samedi 15 novembre, une sélection de tirages d’époque à des prix variant entre 300 et 3 000 euros. Marchands et galeries de renom (Bassenge Auktionen, Johannes Faber, Robert et Kate Herschkowitz, Serge Plantureux…) rejoints par une nouvelle et jeune génération d’experts (Charlotte Barthélemy, Mila Palm de Vienne, Daniel Moyer ou Olivier Lott de New York…) forment une assemblée de marchands proposant une large éventail de photographies notamment du XIXe siècle ou anonymes que l’on ne retrouve pas, ou plus, à Paris Photo, excepté pour la galerie Bruno Tartarin qui se partage depuis l’an dernier entre le Grand Palais et le Pavillon Wagram.

Salon Approche

Changement d’époque avec le salon Approche, fondé et dirigé par Emilia Guenardi. La 9e édition ne déroge pas aux raisons qui prévalent à sa création – l’expérimentation de l’image – ni au lieu de son ancrage – Le Molière, hôtel particulier situé à proximité du Palais Royal. La sélection resserrée de travaux d’artistes contemporains représentés chacun par une galerie ou un autre type de structure, comme cette année l’atelier de sérigraphie – éditeur marseillais Tchikebe –, réunit 17 artistes. Les œuvres sont récentes y compris pour l’Anglaise Julie Cockburn (Hopstreet Gallery, Bruxelles), artiste de référence pour ses broderies et collages sur des images anciennes, ou inédites comme les paysages incrustés de minéraux d’Isabelle Ehrler (galerie 127, Montreuil), les portraits imaginés post-mortem de Vincent Lemaire (Galerie Dix9) ou les « Elegia » de l’Italien Pietro Bologna (Lab 1930 -Fotografia contemporanea), série de plaques d’impression aux images abstraites nées de différents procédés de tirage.

Parmi les autres propositions se relève aussi l’association du salon pour la première fois avec le festival PhotoSaintGermain, dirigé par Aurélia Marcadier qui propose au Molière les dernières expérimentations de Léonard Bourgois Beaulieu représenté par la galerie du Jour. Approche soutient « Sixtine de Thé » à l’Institut national des jeunes aveugles – Louis Braille, nouveau lieu du festival dont la 14e édition réserve à nouveau, depuis le 6 novembre, des propositions variées émanant de galeries, centres culturels, libraires et institutions du quartier de Saint-Germain-des-Prés et des alentours, mais aussi des productions ou coproductions du festival qu’incarnent entre autres les expositions sur le fonds Étienne-Jules Marey (1830-1904) au Musée d’histoire de la médecine, d’Anne-Lise Broyer présentée par le Musée de l’armée à la mairie du 7e arrondissement ou de Marion Poussier à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais ou encore de Terri Weifenbach au Musée national Eugène Delacroix, Emilio Azevedo investissant la Maison Auguste Comte. Florence Henri à la galerie Le Minotaure, Gaston Paris à la galerie Roger-Viollet et Letizia Battaglia – François Zecchin à la galerie Berthet-Aittouarès constituent pour leur part de grands classiques de la photo.

Photo Days

Le festival Photo Days, fondé et dirigé par Emmanuelle de l’Écotais, poursuit de son côté son offre de visites sur mesure des expositions photo des institutions et galeries parisiennes en parallèle des six projets qu’il produit. La 6e édition, comme d’habitude, allie créations récentes ou inédites d’un artiste contemporain, exposées dans des lieux atypiques de la capitale. Depuis le 3 novembre, à La Rotonde de Paris, se déploie Promenades de nuit de Paolo Ventura, et au cinéma Le Louxor, Une Fable égyptienne de Sandra Guldemann Duchatellier tandis que l’École des Arts Joailliers se fait le cadre des paysages extrêmes de Juliette Agnel, et le Studio Harcourt des Portraits d’arbres d’Antoine Schneck.

Quant à Polycopies et Offprint, deux salons consacrés au livre photo, organisés en parallèle de Paris Photo, ils réunissent les éditeurs nationaux et internationaux que l’on ne retrouve pas sous la grande nef du Grand Palais, excepté pour quelques maisons établies.

24-39 Classic Photography Fair,
15 novembre, Pavillon Wagram, 47, avenue de Wagram, 75017 Paris.
Approche,
13-16 novembre, Le Molière, 40, rue de Richelieu, 75001Paris.
Photo Saint Germain,
6-30 novembre, 75006 Paris.
Photo Days,
3-30 novembre, Paris et Ile-de-France.
Polycopies,
12-16 novembre, Bateau Concorde Atlantique, Port de Solférino 75007 Paris.
Offprint,
13-16 novembre, bibliothèque de l’Arsenal, 75004 Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°664 du 31 octobre 2025, avec le titre suivant : La multiplication des rendez-vous photo

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