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La galerie anglaise Thomas Dane s’installe à Naples

Par Alexia Lanta Maestrati · lejournaldesarts.fr

Le 29 janvier 2018 - 677 mots

NAPLES / ITALIE

Le galeriste d’art contemporain londonien Thomas Dane ouvre un espace à Naples en Italie, à contre-courant des tendances actuelles, qui font des villes comme New York, Hong-Kong et Los Angeles des hubs de l’art contemporain.

Galerie Thomas Dane
Galerie Thomas Dane, Naples
Photo Amedeo Benestante
Courtesy Courtesy Thomas Dane Gallery

La galerie Thomas Dane, qui fêtera en avril 2018 son 18e anniversaire, dispose de deux espaces à Londres sur Duke Street. Elle jouit d’un rayonnement international avec un panel d’une trentaine d’artistes de renom à l’instar de Cecily Brown, Abraham Cruzvillegas, Steve McQueen, Jean-Luc Moulène, Catherine Opie, et d’une présence sur des grands rendez-vous du monde de l’art contemporain comme Frieze, Art Basel Bâle, Art Basel Hong Kong.

Thomas Dane a ouvert les portes de sa nouvelle galerie napolitaine le 25 janvier 2018. Pour François Chantala, le partenaire de Thomas Dane, le choix de Naples « parait étonnant mais quand on creuse la question un petit peu, cela à beaucoup de sens ». Antérieurement, la galerie a déjà exposé dans des foires italiennes, notamment à Turin, et elle représente deux artistes italiennes Luisa Lambri et Marissa Merz. A Naples, l’équipe est composée de deux employés italiens. Situés au premier étage de la Casa Ruffo datant du XIXe siècle, les lieux ont été restaurés par deux architectes locaux Alberto Sifola et Vincenzo Sposato.

A l’instar des galeries londoniennes, l’espace se veut intimiste ; il faut sonner pour rentrer, puis monter au premier étage. L’exposition inaugurale, « Mostra inaugurale » jusqu’au 24 mars, présente cinq artistes, répartis dans les cinq salles de la galerie. Les oeuvres expriment une certaine idée de Naples, ainsi deux films de Steve McQueen et Bruce Conner tournent autour du thème de la mort, ou encore une série d’oeuvres de Catherine Opie datant des années 1990 ou des pièces de Caragh Thuring et Kelley Walker conçues spécialement pour l’exposition.

La galerie prévoit deux à trois expositions par an (contre huit à Londres). Les axes artistiques et le programme de résidence sont encore à définir, comme le précise François Chantala au Journal des Arts « la porte est ouverte ». La galerie souhaite d’abord offrir une expérience artistique. Il s’agit aussi de proposer une temporalité plus longue, qui fait souvent défaut en art contemporain. La logique marchande est cependant toujours présente. Il est prévu que les artistes puissent séjourner à Naples dans des résidences conçues dans la galerie.

François Chantala explique qu’« il y a un désir en ce moment de la part de beaucoup d’acteurs du marché de l’art de revenir à des expériences qui ne soient pas une sorte de répétition continuelle, formatée, d’un cycle de ville perçu comme des centres d’art contemporain à New York, à Los Angles, à Paris, à Londres, etc et de cycle de biennales qui sont toujours les mêmes années après années. Il y a un désir de vouloir donner aux artistes et aux collectionneurs, un endroit ou l’on puisse avoir un peu plus de temps, plus d’inspiration. Les foires sont nécessaires, essentielles et pleines de vitalité. Mais il faut qu’on retrouve un équilibre avec des idées et des initiatives ». Il ajoute : « les galeries qui ouvrent des enseignes, des franchises un peu partout, sont dans une logique de contrôle, ce n’est pas tellement notre état d’esprit. Ouvrir une galerie dans une grande ville où nos artistes ont déjà une galerie cela n’a pas de sens. La richesse d’un réseau de galeries pour un artiste réside dans la diversité locale. ».


Naples est certes en dehors du parcours des grands rendez-vous de l’art contemporain, mais elle n’est pas complètement en dehors des sentiers battus. Pour le galeriste, la ville a « un certain magnétisme qui a toujours attiré ». Depuis les années 60, la scène artistique a été dynamisée grâce à des personnalités comme Lia Rumma et Lucio Amelio qui ont amené la scène internationale à Naples, et des mouvements comme la Trans-avant-garde italienne et l’Arte Povera. La scène artistique napolitaine est riche grâce à des espaces consacrés à l’art contemporain tels que le Musée Madre, la galerie Alfonso Artiaco ou encore des fondations privées comme The Fondazione Morra Greco qui rouvrira en juin.

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