Ventes aux enchères

VENTES PUBLIQUES

La dispersion de la collection al-Thani bat des records

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 3 novembre 2022 - 469 mots

Avec 76,6 millions d’euros adjugés, Sotheby’s enregistre un record mondial pour une vente d’arts décoratifs anciens français.

Jean-Baptiste II Tilliard, Paire de marquises royales, époque Louis XVI, vers 1784. © Sotheby’s / ArtDigital Studio
Jean-Baptiste II Tilliard, Paire de marquises royales, époque Louis XVI, vers 1784.
© Sotheby’s / ArtDigital Studio

Paris. C’était un des temps forts de cette rentrée. Du 11 au 17 octobre, Sotheby’s dispersait, au cours de cinq ventes en salle et une vente en ligne, la collection réunie par le cheikh Hamad Bin Abdullah al-Thani et sa famille proche – qui garnissait l’hôtel Lambert sur l’île Saint-Louis. Les 76,6 millions d’euros (sur une estimation haute de 60 M€) pour la vente de 91,8 % des lots de meubles et objets d’arts des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles constituent une excellente moyenne pour la catégorie. « Il y avait vraiment des pièces formidables et celles restaurées l’avaient été dans les règles de l’art. Le cheikh a été très bien conseillé », a commenté un connaisseur du marché.

83 lots, tous vendus

Le 11 octobre, se déroulait le premier volet de cette dispersion, qui réunissait les chefs-d’œuvre de la collection. Devant une salle comble, les 83 lots vendus ont totalisé près de 47 millions d’euros frais compris, soit au-delà de l’estimation haute, et toutes les pièces phares ont trouvé preneur, couronnant les grands noms de l’ébénisterie, de la menuiserie et des arts décoratifs français. L’enchère la plus élevée est allée à une paire de marquises royales [voir ill.], de Jean-Baptiste II Tilliard, d’époque Louis XVI, vers 1784, livrée pour Mesdames Adélaïde et Victoire au château de Bellevue, et adjugée 3,6 millions d’euros. Il s’agit d’un record mondial pour une paire de sièges français du XVIIIe siècle. Le précédent record était détenu par un fauteuil en bergère, de François I Foliot, livré à la reine Marie-Antoinette pour le Pavillon du Belvédère et vendu 2,4 millions d’euros chez Christie’s Londres, en juillet 2015. Puis, une commode en marqueterie d’écailles de tortue et laiton à montures en bronze doré d’époque Louis XIV, attribuée à Bernard Ier Van Riesen, vers 1710-1720, a été cédée pour 2,2 millions d’euros. Classée monument historique, cette commode faisait partie de la collection de Jean-Baptiste Machault d’Arnouville. Une autre enchère millionnaire a concerné une console en marqueterie d’écailles, étain, laiton, cuivre, ébène et monture de bronze doré, d’époque Louis XIV, vers 1675-1680, attribuée à André-Charles Boulle, vendue 1,7 million d’euros. La porcelaine montée a fait également des étincelles avec, notamment, un grand vase en porcelaine de Chine céladon gaufré et bronze doré, dynastie Ming, XIVe siècle, la monture étant d’époque Louis XV, vers 1760-1770 attribuée à l’orfèvre Jean-Claude Duplessis et adjugé 1,6 million d’euros au Currier Museum of Art de Manchester (États-Unis).

Les ventes ont également été rythmées par sept préemptions, dont quatre par le château de Versailles, à l’instar d’une paire de scabellons en marqueterie d’écaille de tortue, par André-Charles Boulle. Livrée en 1684 pour le Cabinet des glaces du Grand dauphin ; la paire a été emportée à 1,3 million d’euros.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°598 du 4 novembre 2022, avec le titre suivant : La dispersion de la collection al-Thani bat des records

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