La réappropriation, l’inscription dans une filiation, tant du point de vue de la création que de la théorie, permet de créer des fictions, de révéler des potentiels plastiques formant une chambre de résonances. Les paysages urbains décolorés de « Traumachrome » sont ainsi issus d’un séjour à Rochester. La faillite de l’entreprise Kodak, implantée dans cette ville de l’État de New York, a marqué la fin de la fabrication des légendaires films, et du même coup celle de la photographie argentique. Le virage des couleurs dans cette série est né d’un accident lors du scannage des négatifs de la Kodak TRI-X. Un coup du sort qui n’a pas été sans déplaire dans son résultat à l’artiste : celle-ci a réalisé pour chaque paysage une impression sur soie présentée sous la forme d’une diapositive, laquelle renvoie à la forme originelle du développement de ces films, la taille démultipliée.
« J’aime flâner dans l’histoire de la photographie pour y faire des trouvailles et je cherche à l’explorer comme un territoire tombé dans l’oubli, dans une quête comparable à celle de l’archéologue », rappelle Isabelle Le Minh dans l’entretien, publié dans le livre avec Florian Ebner, chef du cabinet de la photographie au Centre Pompidou. « Il ne s’agit pas pour autant de considérer le passé avec nostalgie ou regret, mais plus de chercher à le réactiver pour lui donner une actualité dans le monde contemporain ». Ceci pourdes prix allant de 2 800 euros pour un tirage issu de « Moebius Film » à 8 500 euros pour un tirage de la série « Traumachrome » en édition de 8.
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Isabelle Le Minh et ses fantômes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°529 du 20 septembre 2019, avec le titre suivant : Isabelle Le Minh et ses fantômes