En se repositionnant en septembre, le salon parisien entend s’imposer comme un rendez-vous de rentrée pour les arts classiques et modernes. Un choix stratégique pour gagner en visibilité sur la scène internationale et clarifier son identité.
Du 20 au 24 septembre, le Grand Palais accueille la 4e édition de FAB Paris, la foire consacrée aux arts et antiquités, née en 2022 de la fusion de la Biennale des antiquaires et du Salon Fine Arts Paris. Elle opère ainsi un repositionnement stratégique de ses dates : exit novembre, elle s’installe désormais en septembre, renouant avec le créneau jadis occupé par la Biennale des antiquaires. Ce changement de date répond à la nécessité de mieux s’inscrire dans le calendrier des foires internationales, saturé en fin d’année. En se tenant à la rentrée culturelle, FAB Paris souhaite profiter du public international présent en septembre pour la rentrée des galeries, la Paris Design Week et les nouvelles expositions des grands musées…
Sous la majestueuse verrière, dans une scénographie signée Constance Guisset, un peu moins d’une centaine de galeries prennent place avec une sélection couvrant une vingtaine de disciplines : antiquités, peinture, sculpture, arts décoratifs, archéologie, art tribal, bijoux et livres rares. Les fidèles galeries parisiennes Applicat-Prazan, Berès, Xavier Eeckhout, Léage, La Présidence, Sismann ou encore De Jonckheere de Genève sont rejointes par de nouveaux entrants tels que la galerie Vallois (Paris), les belges Patrick Derom, Gokelaere & Robinson, la britannique Thomas Gibson Fine Art ou l’Américain Seaman Schepps, tandis que les galeries parisiennes G. Sarti, Perrin, Éric Coatalem et Mendes font leur retour.
Une exposition collective inédite est organisée par 5 galeries (Georges‑Philippe et Nathalie Vallois, Brimo de Laroussilhe, Didier Claes et Stéphane Clavreuil), sous la direction du conservateur Jean‑Hubert Martin. Dans un espace de 140 m², cette sélection transversale intitulée « Beauté désordonnées » mêle œuvres médiévales, tribales, modernes et contemporaines, et interroge les liens formels transcendant époques et cultures.
L’autre temps fort de cette édition est la mise en lumière du Musée parisien Nissim de Camondo, invité d’honneur. Pour la première fois, des chefs-d’œuvre issus de sa collection d’art décoratif du XVIIIe siècle sont exposés hors de ses murs – le musée étant en cours de restauration.
Très proche de François Pompon et de Jane Poupelet, Anne-Marie Profillet (1889-1939) a exposé plusieurs fois avec eux au sein du groupe des XII. Le modèle en plâtre de ce lama a été présenté pour la première fois en 1930 à l’Exposition des artistes animaliers à la galerie Brandt, puis le bronze l’année suivante. Il appartenait à l’ancienne collection de la sœur de l’artiste, Jeanne Blachas-Profillet, qui a tenté de promouvoir son œuvre.
Galerie Xavier Eeckhout,
8 bis, rue Jacques-Callot, Paris-6e, www.xaviereeckhout.com
La galerie Vallois présente une sélection d’une vingtaine de pièces iconiques de la période Art déco célébrant le centenaire de l’Exposition des arts décoratifs de 1925. Parmi les pièces phares figure ce secrétaire reposant sur de fins pieds cannelés, dont l’abattant central ouvre sur un intérieur en bois de corail et cuir teinté vert à décor de cailloutis or. Les portes latérales ouvrent sur des étagères et des compartiments en bois de corail.
Galerie Vallois,
41, rue de Seine, Paris-6e, www.vallois.com
Cette nature morte de Bernardo Strozzi (1582-1644) est considérée comme l’une de ses premières œuvres consacrées au genre. Elle témoigne d’un style encore ancré dans l’archaïsme lombard. En effet, entre 1609 et 1611, Strozzi vit à Milan, où il admire la Corbeille de fruits du Caravage, et les œuvres d’Ambrogio Figino, Fede Galizia et Panfilo Nuvolone. Le coup de pinceau est synthétique, la matière picturale est dense et le clair-obscur fortement contrasté.
680 000 €
Blanche de France, fille de Charles IV et de Jeanne d’Évreux, décède en 1392. À sa mort, ses entrailles sont déposées en l’abbaye de Pont-aux-Dames. Même si son gisant – conservé au Musée de Cluny, à Paris – est très fragmentaire, la sculpture révèle une grande qualité artistique, tout comme les deux chiens, dont le naturalisme du modelé des corps, la finesse d’exécution et la sensibilité qui s’en dégagent trahissent la main d’un grand sculpteur de la fin du XIVe siècle.
Brimo de Laroussilhe,
7, quai Voltaire, Paris-7e, www.brimodelaroussilhe.com
Avec cette nature morte, Nicolas de Staël (1914-1955) s’inscrit dans la longue tradition de la nature morte, qui a inspiré les artistes hollandais, français ou espagnols. L’œuvre bénéficie d’une provenance prestigieuse puisqu’elle est passée entre les mains de l’acteur et collectionneur Alain Delon, tandis qu’auparavant, elle a appartenu au galeriste Jacques Dubourg, représentant et soutien moral de l’artiste. Il a même été le destinataire de la lettre d’adieu du peintre, écrite avant qu’il ne se donne la mort, le 16 mars 1955.
Galerie von Vertes,
Bahnhofstrasse 16, Zürich (Suisse), www.vonvertes.com
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FAB Paris donne le coup d’envoi de la saison
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°788 du 1 septembre 2025, avec le titre suivant : FAB Paris donne le coup d’envoi de la saison





